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Elections européennes : le niveau de participation des jeunes, facteur-clé du scrutin

Les Jeunes avec Macron, lors du meeting de Valérie Hayer (la tête de liste du camp présidentiel aux élections européennes), à la Maison de la Mutualité, à Paris, le 7 mai 2024.

Les 70 ans et plus sont deux fois plus sûrs d’aller voter aux élections européennes du 9 juin que les moins de 34 ans, selon la quatrième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos, en partenariat avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean-Jaurès et Le Monde, publiée le 29 avril. Les premiers sont 62 %, les seconds entre 30 % et 32 %.

Des tendances similaires aux projections d’avril 2019, avant le précédent scrutin européen. Pourtant, il y a cinq ans, ces élections avaient donné lieu à une mobilisation surprise des jeunes au final, entraînant un bond sur la participation globale par rapport à celle de 2014.

L’enquête électorale réalisée par Ipsos confirme deux tendances politiques et une incertitude démocratique. D’abord, l’extrême droite a un potentiel électoral jamais vu. La liste du Rassemblement national (RN) menée par Jordan Bardella est créditée d’un résultat au-delà de 30 % (aujourd’hui estimé à 32 %), loin devant celle du camp présidentiel, portée par Valérie Hayer (17 %). Un tel écart sur la deuxième liste serait inédit depuis 1984 et la victoire de celle menée alors par Simone Veil.

Ensuite, l’étude confirme la dynamique électorale autour de la liste Parti socialiste – Place publique menée par Raphaël Glucksmann (14 % des intentions de vote), donnant un nouvel espoir à un espace politique au centre gauche qui avait disparu depuis 2017, ou qui du moins ne trouvait pas de débouché à ce niveau-là dans une liste autonome.

Un rebond difficile à prévoir

Mais les résultats de cette nouvelle vague révèlent aussi une lourde incertitude démocratique, celle de l’abstention. C’est l’habituelle interrogation qui pèse avant une élection : quel sera le niveau de la participation électorale, et particulièrement celle des plus jeunes ? Depuis vingt ans, on s’est habitué à voir grandir l’abstention d’élection en élection. On n’échappe plus, le dimanche du scrutin, à 20 heures, à l’expression du fameux « parti de l’abstention ».

Dans ce contexte, les élections européennes de 2019 étaient une exception dans le climat de désintérêt croissant des Français. En France, par rapport au scrutin de 2014, la participation électorale avait bondi de 42,4 % à 50,1 %, un record depuis les élections de 1994. La participation avait aussi progressé dans dix-neuf des vingt-huit pays de l’Union européenne. Elément intéressant, en avril 2019, seuls 32 % des moins de 35 ans affirmaient vouloir se rendre aux urnes. Finalement, leur participation électorale s’est élevée à près de 40 %, presque deux fois plus qu’en 2014.

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