Close

La rémunération des agriculteurs, enjeu-clé du renouvellement des générations

Un éleveur de poulets et de porcs biologiques à Bergouey-Viellenave (Pyrénées-Atlantiques ), le 29 avril 2024.

La question de la rémunération est revenue comme un leitmotiv lors des multiples manifestations d’agriculteurs organisées en début d’année. Elle conditionne d’ailleurs l’arrivée d’une nouvelle génération prête à reprendre le flambeau de l’agriculture en France. Un enjeu crucial, sachant que, dans dix ans, un tiers des agriculteurs sera en âge de partir à la retraite. Or, entre 2010 et 2020, la France a encore perdu près de 100 000 fermes et n’en comptait, au dernier recensement, plus que 389 000.

Chaque année, le ministère de l’agriculture publie une estimation du revenu moyen des agriculteurs avant impôt par filière. L’occasion de découvrir les disparités entre les productions. Les derniers chiffres publiés, portant sur l’année 2022, classent en haut du tableau les éleveurs porcins, avec un revenu moyen annuel estimé à 124 409 euros, suivis des producteurs de betteraves et de pommes de terre, à 89 599 euros, puis des viticulteurs, à 78 590 euros, des céréaliers, à 66 381 euros, et des producteurs de volaille (58 317 euros).

Mais céréaliers, betteraviers comme éleveurs de porcs sont soumis aux aléas des cours mondiaux, et leurs revenus peuvent subir de fortes variations d’une année sur l’autre. Les éleveurs d’ovins et caprins (19 819 euros), les éleveurs bovins viande (26 601 euros), et les arboriculteurs (29 360 euros), eux, ferment traditionnellement la marche, en bas du tableau des rémunérations.

Le modèle de polyculture-élevage en perte de vitesse

Sans surprise, l’élevage bovin est le plus touché par le rétrécissement du tissu d’exploitations agricoles. En dix ans, 31 % des élevages ont disparu. Les représentants de la filière du végétal, comme les producteurs de grandes cultures (céréales, oléagineux, betteraves, pommes de terre) et les viticulteurs, sont désormais devenus majoritaires sur le territoire national.

Aujourd’hui, on dénombre 112 000 exploitations spécialisées en grande culture, 59 000 en viticulture, contre 48 000 producteurs de viande bovine. Et le modèle de polyculture-élevage, longtemps point fort de l’agriculture française, est en perte de vitesse et ne représente plus que 10 % des fermes.

Les fragilités des exploitations agricoles sont aussi liées à leur taille. Ce sont les plus petites exploitations, dotées d’un chiffre d’affaires inférieur à 250 000 euros par an, qui souffrent le plus. Près d’un tiers d’entre elles ont disparu en dix ans. Il en reste tout de même 108 000. A l’inverse, les exploitations qualifiées de grandes, avec un chiffre d’affaires supérieur à 250 000 euros, gagnent du terrain. Elles sont les seules à voir leur effectif progresser. Elles sont 77 000 et affichent une surface moyenne de 136 hectares.

Il vous reste 19.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top