Close

Attaque mortelle d'un fourgon : actions devant les prisons, le fugitif recherché par Interpol

Au lendemain de la mort de deux agents pénitentiaires dans l’attaque violente d’un fourgon transportant un délinquant qui s’est évadé, l’émotion est vive mercredi au sein du personnel pénitentiaire. La traque du détenu multirécidiviste et de ses complices se poursuit, tandis qu’Interpol a annoncé avoir diffusé une notice rouge pour localiser Mohamed Amra, le prisonnier en fuite.

Journée « prison morte ». Plusieurs centaines de surveillants pénitentiaires, « en deuil », ont observé une minute de silence mercredi 15 mai devant les prisons dans toute la France, en mémoire des deux agents tués la veille dans l’attaque violente d’un fourgon transportant un délinquant qui s’est évadé, toujours recherché activement avec ses complices.

Devant les prisons de Fleury-Mérogis (Essonne), Bordeaux-Gradignan, Lyon, Nantes, Marseille ou Nice, des agents affichaient leur « tristesse » et leur « ras-le-bol ». « La famille pénitentiaire est en deuil, c’est un massacre », a déclaré à l’AFP Nadia Chekhad, représentante Ufap-Unsa à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas, où quelque 150 manifestants se sont rassemblés.

Dans cette prison, seul un « service minimum » était prévu mercredi. Des mobilisations similaires ont été organisées à Toulouse-Seysses, Montpellier, Nîmes, Villeneuve-sur-Lot, Meaux, Caen, Rouen, Strasbourg, Mulhouse-Lutterbach, Dijon, Roanne, Riom, ou encore dans les 17 établissements des Hauts-de-France.

Intersyndicale reçue au ministère de la Justice

En parallèle, Interpol a annoncé mercredi avoir diffusé une notice rouge pour localiser le délinquant multirécidiviste Mohamed Amra libéré par des complices qui ont attaqué le fourgon qui revenait vers la maison d’arrêt d’Evreux où il était incarcéré après une audition au tribunal judiciaire de Rouen.

« Une notice rouge a été émise à la demande des autorités françaises qui recherchent le prisonnier évadé Mohamed Amar, alias ‘La Mouche' », a indiqué sur le réseau social X l’organisation internationale de coopération policière basée à Lyon.

De son côté, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dit espérer « dans les jours qui viennent (…) réinterpeller » le détenu mais aussi le « gang de meurtriers qui l’a accompagné ». « Rien que dans le département de l’Eure », « plus de 450 policiers et gendarmes » ont été mobilisés, a-t-il affirmé sur RTL, évoquant des moyens « sans précédent » déployés.

Les syndicats devaient être reçus à 13 h par le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. Ils réclament notamment « la réduction drastique des extractions en favorisant l’utilisation de la visioconférence des magistrats ou leurs déplacements en établissements », « une refonte et harmonisation des niveaux d’escorte ».

Face aux agresseurs, les agents n’avaient qu' »un simple Sig Sauer contre des armes de guerre », a accusé Frédéric Liakhoff, secrétaire FO-Justice au Centre pénitentiaire de Caen.

« Nous les traquerons »

« J’ai souhaité rencontrer les familles et naturellement les collègues de ceux qui ont été tués et blessés ce matin », a déclaré mardi en fin de journée Éric Dupond-Moretti à l’issue d’une visite au pôle de rattachement des extractions judiciaire de Caen, pour soutenir l’entourage des victimes.

« Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble », a répété le ministre, estimant que « la nation est en deuil ».

L’attaque a été qualifiée sur X de « choc » par le président Emmanuel Macron. « Nous serons intraitables », a-t-il promis.

« Nous n’économiserons aucun effort, aucun moyen. Nous les traquerons. Nous les trouverons. Et je vous le dis, ils paieront », a lancé à l’Assemblée nationale le Premier ministre, Gabriel Attal, qui a observé une minute de silence.

Si le plan Épervier, déclenché aussitôt après l’attaque et qui peut durer au maximum 4 heures, a été levé mardi en fin d’après-midi, des forces restent mobilisées, a précisé la gendarmerie. L’équipe du GIGN, qui s’est rendue sur place, reste engagée pour participer à la traque de l’évadé et de ses complices.

Complicité d’assassinat en bande organisée

Mohamed Amra, 30 ans, a déjà été condamné à treize reprises mais « aucune à ce jour pour infraction à la législation sur les stupéfiants », a précisé devant la presse la procureure de Paris Laure Beccuau. La dernière condamnation en date remonte au 7 mai, par le tribunal d’Évreux, « pour un vol avec effraction » qui lui a valu 18 mois de prison. Il était en outre en détention provisoire pour d’autres dossiers, dont une mise en examen par la JIRS de Marseille pour complicité d’assassinat en bande organisée, enlèvement et séquestration, a-t-elle ajouté.



Durant sa courte détention à Évreux, où il avait été transféré en avril pour être jugé, il avait été observé que les barreaux de sa cellule avaient commencé à être sciés, selon la magistrate.

La Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a été saisie de l’enquête, confiée à l’Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) et la police judiciaire de Rouen.

« C’est assez incompréhensible, j’ai peine à imaginer que ce garçon puisse être impliqué », a réagi sur BFMTV l’avocat de Mohamed Amra, Hugues Vigier.

Cette opération « ne correspond pas au profil que j’avais perçu de lui, a-t-il dit. « S’il est impliqué c’est que véritablement je m’étais trompé sur son fonctionnement et ce dont il était capable ».

Avec AFP

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top