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Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron cherche l’apaisement et demande au gouvernement de relancer les négociations

Emmanuel Macron assiste à une cérémonie coutumière en son honneur à Touho, au nord de la Nouvelle-Calédonie, le 25 juillet 2023.

C’est, dans l’esprit du chef de l’Etat, une marque d’apaisement. Alors que de sérieuses tensions agitent la Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs semaines entre partisans loyalistes et adversaires indépendantistes de la réforme du corps électoral calédonien, Emmanuel Macron a annoncé aux élus du territoire que le Congrès prévu à Versailles pour sceller cette réforme constitutionnelle ne sera pas réuni dans l’immédiat. But affiché : se donner quelques semaines pour relancer les discussions entre les deux blocs.

Lundi 13 et mardi 14 mai, l’Assemblée nationale doit se prononcer sur le texte, déjà adopté par le Sénat, qui prévoit d’ouvrir le vote aux prochaines élections provinciales à tous les citoyens résidant en Nouvelle-Calédonie depuis dix ans. Les loyalistes le réclament. Mais les indépendantistes exigent le retrait du projet car pour eux, seules les dispositions actuelles, qui ont « gelé » le corps électoral aux natifs et résidents arrivés avant 1998, pourront les préserver d’une « recolonisation ».

Le chef de l’Etat avait la possibilité de convoquer les parlementaires en Congrès dès la fin du mois de mai, même si cette réunion serait plutôt intervenue mi-juin au vu de l’agenda, observaient plusieurs députés ces derniers jours. Un calendrier qui permettait donc déjà de se parler avant la tenue du Congrès. Mais le message délivré par l’Elysée compte : en ne convoquant pas les parlementaires tout de suite, le président rappelle d’abord qu’il est maître du dossier.

Appel à la grève

Il s’agit d’atteindre le grand accord politique sur le futur statut du territoire, qui se dérobe depuis deux ans au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, chargé jusqu’ici de piloter les échanges, et avec qui les indépendantistes ne veulent plus parler. Emmanuel Macron demande au gouvernement, dès que le projet constitutionnel sera voté à l’Assemblée, de prendre l’initiative d’inviter à Paris tous les responsables calédoniens, afin de négocier sur deux sujets : les futures institutions du territoire en lien avec la France, et son avenir économique, obéré aujourd’hui par la crise du nickel.

Manifestation du Front de libération nationale kanak et socialiste, à Nouméa, le 13 avril 2024.

Cela suffira-t-il ? Ce lundi, les secteurs des transports routiers et aériens, ainsi que de l’hôtellerie, ont été appelés à la grève par l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités, le syndicat de la mouvance indépendantiste. La menace plane sur les mines et usines métallurgiques, dont le blocage est envisagé. L’aéroport de l’île de Lifou n’ouvrira pas ses portes, tout comme les mairies de plusieurs communes indépendantistes.

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