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« Le résultat des européennes est-il de nature à changer la donne présidentielle ? »

Alors que le terrain politique a rarement été aussi incertain et mouvant, le résultat des élections européennes du 9 juin, qui doit redessiner le Parlement de Strasbourg, est-il de nature à faire également bouger les lignes sur la scène nationale, jusqu’à changer la donne présidentielle ?

Les scrutins européens, marqués par de faibles niveaux de participation, s’apparentent souvent à de simples parenthèses, sans effets sur la présidentielle qui suit. Les écologistes en savent quelque chose, eux qui ont souvent obtenu leurs meilleurs résultats aux européennes, sans jamais parvenir à transformer l’essai. En 2009, la liste d’Europe Ecologie-Les Verts avait réalisé une percée historique (16,28 %), s’imposant par surprise comme la troisième formation politique du pays. Une victoire restée sans lendemain : trois ans plus tard, Eva Joly faisait à peine plus de 2 % à la présidentielle de 2012.

Cette fois-ci, dans un contexte d’incertitude, notamment liée au fait que le président sortant ne pourra pas se représenter, il pourrait en être autrement. De ce premier scrutin national depuis 2022, censé être le dernier avant 2027, sortira une nouvelle photo, assortie d’un nouveau récit, du paysage politique, qui pèseront sur les stratégies des uns et des autres, Emmanuel Macron le premier.

Féroce bataille d’interprétation

Si la candidate du bloc central, Valérie Hayer, parvient à limiter la casse (sa liste est créditée de 17 %, selon la quatrième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos, en partenariat avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, publiée fin avril), le président peut espérer gagner du temps et rester maître du jeu encore un peu, alors qu’une contre-performance ne l’aidera pas à maintenir l’unité de son camp et contenir les ambitions des prétendants à sa succession. « Du score de la liste Hayer dépend le capital d’autorité dont Emmanuel Macron pourra disposer pour la suite, note Jérôme Fourquet de l’IFOP. Si la liste de la majorité présidentielle est à 15 %, tout le monde comprendra que Macron, c’est terminé. Ça accélérera la suite… »

Le résultat de Valérie Hayer déterminera aussi les futurs équilibres au sein de la majorité. Pour les tenants de l’aile gauche de la Macronie, qui se structurent autour du président de la commission des lois à l’Assemblée, Sacha Houlié (une boucle WhatsApp intitulée « En marche » rassemble 47 députés), un revers électoral ne manquera pas d’être interprété comme une sanction de la droitisation de la ligne Macron-Attal et leur donnera des arguments pour s’opposer à une éventuelle coalition avec Les Républicains (LR).

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