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Les néofascistes du Comité du 9 mai défilent à Paris en toute impunité pour leurs 30 ans

Lors du rassemblement d’ultradroite du Comité du 9 mai, à Paris, le 11 mai 2024.

Deux heures durant, un triangle de rues du 6e arrondissement de Paris s’est retrouvé sous la coupe de néofascistes. Plusieurs centaines de personnes ont répondu, samedi 11 mai, à l’appel du Comité du 9 mai, le groupuscule dont les chants nationalistes, les provocations et les tatouages nazis avaient choqué le 6 mai 2023, et entraîné l’engagement du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, de s’opposer – via les préfets – à chaque manifestation à l’initiative de « tout militant d’ultradroite ou d’extrême droite, ou de toute association ou collectif, à Paris comme partout sur le territoire ». En vain.

Le tribunal administratif de Paris, quelques heures avant le rassemblement, a suspendu l’arrêté d’interdiction pris plus tôt dans la semaine par le préfet de police de Paris, estimant qu’il portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester ». Et les militants identitaires ou néofascistes, certains royalistes, ont pu défiler en toute impunité.

Un rendez-vous d’autant plus important pour le Comité du 9 mai qu’il commémorait cette année les 30 ans de la mort de Sébastien Deyzieu. Ce jeune militant de l’Œuvre française, groupuscule pétainiste et antisémite, chuta d’un toit le 7 mai 1994 après une poursuite avec les forces de l’ordre lors d’une manifestation convoquée « contre l’impérialisme américain » et interdite par la préfecture. Au lendemain de sa mort, les « rats noirs » (symbole du Groupe Union Défense, le GUD), le Front national de la jeunesse et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires créent le Comité du 9 mai, date du décès, pour réclamer la démission du ministre de l’intérieur de l’époque, Charles Pasqua, puis perpétuer la mémoire du jeune nationaliste.

Lors du rassemblement d’ultradroite du Comité du 9 mai, à Paris, le 11 mai 2024.

Salut et symboles nazis

Cette année comme la précédente, plus de 600 militants ont pu librement proférer leurs chants nationalistes, dévoiler les classiques symboles de la mouvance (soleils noirs ou croix celtiques) tatoués sur les bras ou les mollets, marchant au pied façon militaire, emmené par leur meneur Gabriel Loustau – fils d’Axel Lousteau, figure du GUD et ancien trésorier du microparti de Marine Le Pen, Jeanne.

Les motifs brandis par le préfet Laurent Nuñez pour appuyer son interdiction – « dissimulation illicite de visage » en 2023 ou crainte de « propos nationalistes appelant à la haine et à la discrimination » – n’ont pas effrayé les rangs nationalistes. Une bonne partie avait le visage couvert par un cache-cou. En tête de cortège, un membre du « service d’ordre » maison s’est permis un ostensible salut nazi pour accompagner un énième cri de ralliement (« Europe, jeunesse, révolution »).

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