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Visite de Xi Jinping : Emmanuel Macron reçoit le président chinois et Ursula von der Leyen

Arrivé dimanche à Paris, Xi Jinping, qui vient célébrer les 60 ans des relations diplomatiques franco-chinoises, doit enchaîner lundi les rendez-vous avec Emmanuel Macron, qui s’est concerté en amont avec le chancelier allemand Olaf Scholz. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit se joindre aux deux hommes à l’Élysée dans la matinée.

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Le président Xi Jinping, arrivé en France dimanche pour célébrer 60 ans de relations diplomatiques franco-chinoises, doit être reçu lundi matin par Emmanuel Macron. Le président français entend notamment prôner auprès de son homologue chinois la « réciprocité » commerciale entre les deux pays et rechercher une résolution de la guerre en Ukraine.

Lundi matin, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se joindra au duo franco-chinois à l’Élysée pour une session qui devrait permettre de soulever les différends commerciaux.



© FR24

Et ils sont nombreux. Menacée d’être prise en tenailles entre les économies américaine et chinoise, massivement aidées par la puissance publique, l’UE a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à plusieurs secteurs industriels, notamment aux véhicules électriques, accusées de fausser la concurrence.

Lundi après-midi, après une cérémonie protocolaire d’accueil en grande pompe aux Invalides, et avant un banquet à l’Élysée, Emmanuel Macron et Xi Jinping se retrouveront en tête-à-tête pour la séquence la plus politique, puis s’exprimeront devant la presse.

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Le Français compte demander au Chinois de soutenir la « trêve olympique » pour « l’ensemble » des conflits à l’occasion des Jeux olympiques. Paris veut a minima s’assurer que la Chine, principale alliée du président russe Vladimir Poutine, ne bascule dans un soutien clair à son effort de guerre face à Kiev. Voire « l’encourager à utiliser les leviers » dont elle dispose sur Moscou pour « contribuer à une résolution de ce conflit », selon l’Élysée.

Annoncée il y a une semaine, la visite d’État du président chinois en France a débuté dimanche. Xi Jinping a été accueilli vers 16 h par le Premier ministre Gabriel Attal à l’aéroport parisien d’Orly.

Le président chinois Xi Jinping et son épouse Peng Liyuan accueillis à leur descente d'avion par le Premier ministre français Gabriel Attal à l'aéroport d'Orly, le 5 mai 2024.
Le président chinois Xi Jinping et son épouse Peng Liyuan accueillis à leur descente d’avion par le Premier ministre français Gabriel Attal à l’aéroport d’Orly, le 5 mai 2024. © Stéphane de Sakutin, Pool, AFP

Xi Jinping veut « œuvrer » à « résoudre la crise » en Ukraine

Dès son arrivée en France, le président chinois a affirmé dans une tribune publiée par Le Figaro qu’il entend « œuvrer avec la France et toute la communauté internationale » à « résoudre la crise » en Ukraine.

« Nous espérons que la paix et la stabilité reviendront rapidement en Europe, et entendons œuvrer avec la France et toute la communauté internationale à trouver de bonnes pistes pour résoudre la crise », écrit le numéro un de la superpuissance asiatique.

« Nous comprenons le bouleversement qu’engendre la crise ukrainienne pour les Européens. La Chine n’est pas à l’origine de cette crise, et elle n’y est pas non plus partie ou participante », ajoute le dirigeant chinois. Xi Jinping assure avoir « toujours joué un rôle constructif pour favoriser un règlement pacifique » dans ce conflit entre la Russie et l’Ukraine.



Il dit avoir appelé à plusieurs occasions « à observer les buts et principes de la Charte des Nations unies, à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays, à prendre en compte les préoccupations sécuritaires légitimes des différentes parties, et insisté sur l’impératif de ne pas utiliser d’armes nucléaires ni de mener de guerre nucléaire ».

La Chine, ajoute-t-il, a « fourni à l’Ukraine des aides humanitaires, et notre envoyé spécial a fait plusieurs déplacements dans les pays concernés ».

Les Européens « pas unanimes »

De son côté, dans un entretien à La Tribune dimanche, Emmanuel Macron explique que les Européens ne sont « pas unanimes » sur la stratégie à adopter face à Pékin car, dit-il, « certains acteurs voient toujours dans la Chine essentiellement un marché de débouchés » alors qu’elle « exporte massivement vers l’Europe ».

Il plaide, lui, pour « mieux protéger notre sécurité nationale », « être beaucoup plus réalistes dans la défense de nos intérêts » et « obtenir la réciprocité ».

Les présidents chinois Xi Jinping et français Emmanuel Macron, le 7 avril 2023 à Canton, dans le sud de la Chine.
Les présidents chinois Xi Jinping et français Emmanuel Macron, le 7 avril 2023 à Canton, dans le sud de la Chine. © Jacques Witt, Pool, AFP archives

À Pékin, ces mesures jugées « protectionnistes » passent mal. Les autorités chinoises ont lancé leur propre enquête antisubventions visant essentiellement le cognac français, contre laquelle le président français compte s’élever.

Si aucun contrat mirobolant n’a été annoncé à ce stade, des discussions sur des investissements étaient en cours jusqu’au bout. Un forum économique franco-chinois est aussi prévu lundi au théâtre Marigny.

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Casser le protocole au Tourmalet pour un dialogue plus direct

Le président français tentera d’aller plus loin dans les discussions avec son homologue chinois mardi, dans les Pyrénées, à l’occasion d’une escapade plus personnelle entre les deux hommes, accompagnés de leurs épouses.

L’objectif de ce déjeuner sur le col du Tourmalet – là où, enfant, Emmanuel Macron passait ses vacances chez sa grand-mère – est éminemment diplomatique : casser l’imposant protocole pour instaurer un dialogue plus direct, notamment sur l’Ukraine.

Sur la question sensible des droits humains, Emmanuel Macron dit préférer évoquer « les désaccords » plutôt « derrière des portes closes ». Paris n’a pas non plus tenu à ériger en priorité le dossier de Taïwan, pourtant au cœur des fortes tensions entre les États-Unis et la Chine.

Manifestation d'Amnesty international à Paris avant la venue du président chinois Xi Jinping, le 4 mai 2024.
Manifestation d’Amnesty international à Paris avant la venue du président chinois Xi Jinping, le 4 mai 2024. © Geoffroy van der Hasselt, AFP

Plusieurs centaines de militants tibétains se sont rassemblés dimanche place de la République à Paris pour dénoncer en la Chine « un prédateur » et « un régime colonial ». « Non au totalitarisme chinois », pouvait-on lire sur une banderole.

De mercredi à vendredi, Xi Jinping ira ensuite en Serbie et en Hongrie.

Avec AFP

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