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Mobilisation propalestinienne : affrontements en cours sur le campus de l’UCLA, la police antiémeute déployée

Alors que des universités américaines sont depuis la mi-avril le théâtre de rassemblements propalestiniens, des affrontements ont éclaté dans la nuit de mardi 30 avril à mercredi 1er mai sur le campus de l’université UCLA (pour « université de Californie à Los Angeles »), à Los Angeles, selon la police et des images retransmises par les télévisions américaines. « La violence en cours à l’UCLA est absolument abjecte et inexcusable », a fustigé la maire de la ville, Karen Bass.

« A la demande de l’UCLA, en raison de nombreux actes de violence commis dans le campement à l’intérieur du campus, le LAPD [Los Angeles Police Department] intervient pour assister la police de l’université et restaurer l’ordre et la sécurité », avait annoncé la police de Los Angeles sur X. La police antiémeute de Los Angeles a « immédiatement répondu à l’appel [des autorités universitaires] pour de l’aide sur le campus », a rapporté un porte-parole de la ville, et est arrivée sur place aux alentours de 2 heures du matin (11 heures à Paris).

Des manifestants et des contre-manifestants s’affrontaient à coups de bâton, se lançaient des objets et tiraient des feux d’artifice les uns sur les autres, selon les images diffusées par les chaînes de télévision. « Peu avant minuit [9 heures, à Paris], un groupe important de contre-manifestants, portant des vêtements noirs et des masques blancs, est arrivé sur le campus et a essayé de détruire les barricades » érigées pour protéger le campement des manifestants propalestiniens, écrit aussi le Los Angeles Times. « Des vidéos montrent que des feux d’artifice ont été tirés, dont au moins un l’a été vers le campement », poursuit le journal local en s’appuyant notamment sur des images publiées en ligne par des personnes présentes sur place et des journalistes indépendants.

« Méthodes franchement choquantes et honteuses »

Un manifestant propalestinien est frappé par des contre-manifestants sur le campus de l’UCLA, à Los Angeles, dans la nuit du 30 avril au 1ᵉʳ mai 2024.

« Des actes de violence terrifiants se sont déroulés sur le campement [mardi] soir… Nous sommes écœurés par cette violence insensée qui doit cesser », a déclaré Mary Osako, rectrice de l’UCLA chargée de la communication, au Los Angeles Times. Peu de temps auparavant, les autorités de l’université américaine avaient déclaré le campement « illégal et viol[ant] les règles de l’université », exposant les étudiants qui ne le quittaient pas à une suspension voire à une expulsion de l’institution.

Des étudiants propalestiniens ont établi ce campement en plein cœur du campus de l’UCLA, sur une pelouse entourée de barricades. Le chancelier de l’université, Gene D. Block, avait mis en garde, avant ces heurts, contre la présence de personnes extérieures à l’université. Dimanche, des militants propalestiniens et pro-israéliens, soutenus par de nombreux manifestants extérieurs au campus, en étaient venus aux mains, à grand renfort de bousculades et d’insultes.

« Beaucoup de manifestants et de contre-manifestants pratiquent leur militantisme de manière pacifique. Mais d’autres emploient des méthodes franchement choquantes et honteuses », avait écrit le chancelier dans un message posté mardi sur le site de l’université. « Nous avons été témoins d’actes de violence. Ces incidents ont provoqué, tout particulièrement chez nos étudiants juifs, une profonde anxiété et de la peur », avait-il ajouté.

Intervention policière à Columbia, accord à Brown

La colère étudiante américaine se propage depuis deux semaines des grandes universités de la côte Est à celles de Californie en passant par le Sud et le Centre, rappelant les manifestations contre la guerre du Vietnam à la fin des années 1960. Dans la nuit de mardi à mercredi, la police de New York a ainsi délogé les étudiants propalestiniens retranchés dans un bâtiment de l’université Columbia, et l’université Brown, dans nord-est des Etats-Unis, a annoncé le démantèlement d’un « campement » en échange de la promesse que le conseil d’administration se prononcerait sur d’éventuels « désinvestissements de sociétés qui rendent possible le génocide à Gaza et an profitent ». Environ 300 personnes ont été interpellées, a annoncé la police new-yorkaise.

Les manifestations ont ravivé le débat – qui s’est tendu depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 – sur la liberté d’expression, un droit constitutionnel, et sur des accusations d’antisémitisme. Le pays compte le plus grand nombre de juifs dans le monde après Israël, ainsi que des millions d’Américains arabo-musulmans.

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A six mois de la présidentielle, dans une Amérique polarisée, ce mouvement estudiantin a fait vivement réagir le monde politique. Joe Biden « doit faire quelque chose » contre ces « agitateurs payés », a déclaré mardi soir sur Fox News le candidat républicain, Donald Trump. « Il nous faut mettre fin à l’antisémitisme qui gangrène notre pays aujourd’hui », a-t-il ajouté. « Alors que l’université Columbia est plongée dans le chaos, Joe Biden est absent parce qu’il a peur de s’attaquer au sujet », a écrit sur X le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, dans la soirée. Il réclame depuis longtemps le départ de sa présidente, Minouche Shafik.

Le Monde avec AFP

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