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Israël : le chef du renseignement militaire démissionne pour sa « responsabilité » dans l’attaque du 7 octobre 2023

Aharon Haliva dans une base militaire à Tel Aviv (Israël), le 21 mai 2021.

Le chef du renseignement militaire israélien, le général Aharon Haliva, a présenté sa démission en raison de sa « responsabilité de commandement » dans l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël survenue le 7 octobre 2023, a annoncé l’armée israélienne, lundi 22 avril. Il s’agit du premier responsable – politique ou militaire – israélien à démissionner depuis l’incursion sanglante des combattants du mouvement islamiste palestinien.

Le général Haliva, « en coordination avec le chef d’état-major, a demandé que soit mis fin à ses fonctions », a précisé l’armée, ajoutant : « Il a été décidé que le général Haliva quittera ses fonctions et prendra sa retraite de l’armée une fois son successeur nommé. » « Le 7 octobre 2023 (…), le service du renseignement placé sous mon commandement n’a pas rempli la mission qui nous avait été confiée », a déclaré le général Haliva, qui compte trente-huit ans de carrière militaire, dans sa lettre de démission publiée par l’armée israélienne.

Israël, qui célèbre lundi le début de Pessah, la Pâque juive, s’apprête à accentuer la pression militaire contre le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza. « Nous lui porterons de nouveaux coups durs (…). Au cours des prochains jours, nous augmenterons la pression militaire et politique sur le Hamas, car c’est le seul moyen de libérer nos otages et de remporter notre victoire », a déclaré le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans un message vidéo diffusé dimanche soir sur Telegram.

De son côté, le chef de l’état-major israélien, le général Herzi Halevi, a participé à une réunion dimanche avec les commandants des opérations militaires à Gaza, et « a approuvé les prochaines étapes de la guerre », a annoncé le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, sur X.

Plus de six mois après le début de la guerre, M. Nétanyahou n’a de cesse de clamer sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah. Le premier ministre israélien considère cette ville du sud de Gaza, où s’est réfugiée près de la moitié la population de l’enclave, comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien. Mais les organisations humanitaires et un nombre croissant de pays s’opposent à cette opération, craignant qu’elle ne fasse de nombreuses victimes civiles. L’armée israélienne soutient que certains des otages enlevés le 7 octobre sont détenus à Rafah.

Lire la précédente chronique de Jean-Pierre Filiu | Article réservé à nos abonnés Le pari perdu de Nétanyahou sur les clans de Gaza

« Deux cents jours de captivité pour les otages »

La guerre entre Israël et le Hamas a fait 34 151 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan diffusé lundi par le ministère de la santé du mouvement islamiste palestinien. Du côté israélien, environ 1 170 personnes sont mortes – il s’agit aussi de civils pour la plupart – lors de l’attaque du 7 octobre, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP), établi à partir de sources officielles israéliennes. Par ailleurs, plus de 250 personnes ont été enlevées au cours de l’attaque et emmenées comme otages sur le territoire palestinien, où 130 seraient toujours détenues, bien que 34 soient présumées mortes, d’après l’armée israélienne.

Les familles des otages ont appelé les Israéliens à laisser une chaise vide lors du repas rituel de Seder, qui marque le début de Pessah, afin de ne pas les oublier. « A Pessah, cela fera deux cents jours de captivité pour les otages (…). Nous nous battrons jusqu’à votre retour auprès de nous », a assuré M. Hagari.

Combats et bombardements se poursuivent à Gaza lundi, selon un journaliste de l’AFP sur place. L’aviation et l’artillerie israéliennes ont attaqué le quartier de Zaïtoune, au sud-est de la ville de Gaza, et des drones ont frappé la cour d’une école dans le camp de réfugiés d’Al-Bureij, dans le centre du territoire.

L’aviation israélienne a également bombardé Rafah et Khan Younès, dans le sud de l’enclave, où la défense civile a annoncé dimanche avoir exhumé au moins cinquante corps de Palestiniens enterrés dans la cour de l’hôpital Nasser, un des plus grands du territoire. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne, qui s’est retirée de Khan Younès le 7 avril, a dit vérifier ces affirmations.

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Lors d’une conversation dimanche avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a insisté sur la nécessité « d’un cessez-le-feu immédiat qui garantisse la libération des otages ». Mais les négociations pour cette trêve sont au point mort, Israël et le Hamas s’accusant mutuellement de les bloquer.

Le Monde avec AFP

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