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Européennes : entre LFI et le PS, la campagne consacre le retour des « deux gauches »

Raphaël Glucksmann (au centre), tête de liste du PS et de Place publique pour les élections européennes, avec Olivier Faure (à gauche) et Johanna Rolland (entre les deux), maire de Nantes, à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), le 13 avril 2024.

Il faisait beau à Nantes, samedi 13 avril. Le matin, la maire socialiste (PS) de la ville, Johanna Rolland, redoutait que ses militants soient partis à la plage, mais non, ils étaient bien là, devant le Zénith, pour voir leur candidat, Raphaël Glucksmann.

La tête de liste du PS et de Place publique aux élections européennes du 9 juin a l’avantage d’être en tête à gauche dans les sondages, en troisième position derrière Jordan Bardella, le candidat du Rassemblement national, et Valérie Hayer, celle du parti présidentiel Renaissance. Cette bonne position a des effets quasi magiques : elle réconcilie toutes les tendances du PS, qui y vont chacune de leur compliment sur cette nouvelle « incarnation » du parti. Et de leurs projections pour la suite des rapports de force à gauche.

Pour Raphaël Glucksmann, quant à lui, pas question pour le moment d’aller sur ce terrain interne si périlleux. Samedi, le candidat s’est attaché à parler d’Europe et uniquement d’Europe, en évoquant un projet de « puissance écologique ».

Dans un discours qui rappelait parfois celui de l’écologiste Yannick Jadot pendant la campagne présidentielle de 2022, il a loué la sobriété comme la clé de la liberté et de l’indépendance géopolitique française et européenne. « Toute l’énergie que nous ne consommons pas est un pas de plus vers la liberté et la démocratie », a-t-il dit, avant de proposer un plan de rénovation énergétique de toutes les écoles en Europe.

LFI contre « les zombies du hollandisme »

Le lendemain, à Montpellier, Manon Aubry, tête de liste La France insoumise (LFI), et ses colistiers ont opposé au projet d’Europe « puissante » des socialistes une tonalité protectrice, mêlant « protectionnisme national et européen » et un programme de combat contre le « système des eurocrates » ne négligeant ni le rapport de force ni la désobéissance.

L’inspecteur du travail Anthony Smith, quatrième sur la liste, a promis de tenter de réduire à zéro le nombre de morts au travail sur le continent. Non sans égratigner les socialistes : « Au moment où les zombies du hollandisme surgissent dans cette élection, nous n’oublions pas qu’avant même Macron, la loi “travail” du quinquennat Hollande [en 2016] s’est attaquée violemment au droit du travail. »

Le numéro un de LFI, Manuel Bompard, a tancé, quant à lui, les « propos de tribune, d’estrade », de son rival, la veille. « Comment M. Glucksmann peut-il prétendre être le candidat de l’écologie quand il a dans ses soutiens Carole Delga [présidente (PS) de la région Occitanie], qui défend l’autoroute Toulouse-Castres ? », a-t-il lancé. Manon Aubry s’est, elle aussi, risquée sur le terrain du PS bashing : « Certains hier à Nantes rêvaient de revenir à l’avant-Macron. Moi, je vous propose de préparer l’après », a-t-elle lancé.

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