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Cosmétiques : « L’Occitane en Provence veut sortir de Hongkong »

Une boutique L’Occitane en Provence, dans le centre de Paris, le 6 février 2024.

Il flotte comme une odeur de romarin et de lavande autour de la Bourse de Hongkong en ce moment. Le cours de L’Occitane en Provence est suspendu en l’attente d’une annonce majeure. L’agence Bloomberg croit savoir que la société cherche à sortir de la cote.

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Et pour financer le retrait, le propriétaire, l’Autrichien Reinold Geiger, serait en discussion avec le fonds américain Blackstone. L’entreprise envisage une prime de 20 % sur le cours de Bourse de cette société dont la capitalisation boursière dépasse les 5 milliards d’euros.

Ce n’est pas la première fois que l’entrepreneur essaye de quitter Hongkong. Il avait déjà tenté une première opération, en septembre 2023. A 76 ans, Reinold Geiger, devenu, grâce au groupe provençal, l’un des hommes les plus riches d’Autriche, songe peut-être à sa succession. Son fils Adrien est déjà dans la place, et un nouveau patron a pris ses fonctions le 1er avril, Laurent Marteau, un ancien dirigeant de LVMH et de La Prairie.

Une bonne surprise venue des Amériques

A l’heure où son concurrent The Body Shop est en grande difficulté, L’Occitane fait figure de success story avec ses huit marques dans 90 pays, ses 8 500 salariés et un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards d’euros. Issu d’une famille de montagnards, M. Geiger a fait l’essentiel de sa carrière en France, fondant une entreprise d’emballages pour cosmétiques qu’il a revendue pour investir, en 1994, dans le roi du savon à la lavande.

C’est en 1976 qu’Olivier Baussan avait fondé L’Occitane, produisant huiles essentielles et savons. Après une croissance spectaculaire mais coûteuse, la société passe sous le contrôle d’investisseurs. Reinold Geiger leur rachète, réintègre le fondateur et développe l’entreprise sur tous les continents. Clarins entre au capital en 2001, et, en 2010, la société est introduite à Hongkong, levant près de 500 millions d’euros pour se développer en Chine.

Mais la croissance chinoise n’est plus ce qu’elle était. Pénalisée par le retrait de la Russie et des dépréciations d’actifs, la firme a vu son résultat net baisser de 50 % en 2023. La bonne surprise est venue des Amériques, avec le succès de ses marques Elemis et Sol de Janeiro, qui ont dopé ses ventes mondiales, en croissance de près de 20 %.

En dépit de son siège en Suisse et de la faible part de ses ventes en France, la société revendique son ancrage, essentiel à son marketing. L’Occitane vend la Provence, ses champs de lavande et ses petits producteurs, concentrés autour de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), où se trouve encore une bonne partie de ses usines. La Riviera et son arrière-pays fascinent encore les clients et visiblement aussi les grands loups de la finance new-yorkaise.

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