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Fonction publique : Stanislas Guerini braque les syndicats, la trêve olympique s’éloigne

Stanislas Guerini, ministre de la transformation et de la fonction publiques, à Paris, le 12 mars 2024.

A un peu plus de trois mois des Jeux olympiques (JO) et paralympiques, la situation continue de se tendre dans la fonction publique. Quelques heures à peine après les déclarations du ministre de la transformation et de la fonction publiques, Stanislas Guerini, mardi 9 avril, dans Le Parisien, où il dit vouloir « lever le tabou du licenciement » des agents, la CGT a décidé, mercredi matin, de déposer des préavis de grève pour toute la période olympique, du 15 avril au 15 septembre. La décision de la centrale s’ajoute à celle de FO, qui a fait de même début mars pour une période allant du 19 mars au 8 septembre.

« C’est un dévoiement du statut de la fonction publique que de considérer qu’au nom de la garantie de l’emploi on ne puisse pas se séparer d’un agent qui ne ferait pas son boulot, a expliqué M. Guerini au Parisien. La justice, c’est de récompenser les agents qui sont engagés et de sanctionner ceux qui ne font pas suffisamment leur travail. » Le ministre a détaillé son idée, mercredi matin, sur France Inter, précisant qu’il ne « souhaite pas remettre en cause » la « garantie de l’emploi » et assurant qu’il écarte la possibilité de « licenciements économiques ».

Des nuances qui peinent à convaincre les syndicats, furieux des propos du ministre. D’autant qu’ils sont intervenus juste après la réunion de lancement de la concertation sur la réforme de la fonction publique, que FO a boycottée. Une entrevue « fraîche », selon Mylène Jacquot, de la CFDT-Fonctions publiques, qui ne s’est « pas très bien passée », ajoute Céline Verzeletti, coresponsable de l’Union fédérale des syndicats de l’Etat-CGT.

« Aucune intention cachée »

Les organisations syndicales ne décolèrent pas sur le fait que le sujet des licenciements n’ait pas été abordé lors de ce rendez-vous, avant que le ministre l’évoque dans la presse. « On nous a présenté les grandes lignes du projet, mais cette question n’a jamais été discutée », souligne Luc Farré, numéro un de l’UNSA-Fonction publique. De son côté, le ministère estime que, le sujet étant bien présent dans le document diffusé aux syndicats la veille de la réunion, il n’y a donc « aucune intention cachée ».

Dans cette présentation – que Le Monde s’est procurée –, le « licenciement pour insuffisance professionnelle » est en effet mentionné, mais comme étant « aujourd’hui la seule réponse aux situations avérées d’insuffisance professionnelle ». Sur France Inter, Stanislas Guerini a d’ailleurs rappelé que le statut des fonctionnaires prévoit bien une possibilité de « licenciement pour insuffisance professionnelle ». Mais ce dispositif « est très mal défini et surtout extrêmement peu appliqué », a-t-il jugé, faisant état de seulement treize agents licenciés pour ce motif en 2022 dans la fonction publique d’Etat, qui en compte 2,5 millions.

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