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« La médecine interne est une spécialité hospitalière menacée et fragilisée »

La médecine interne est une spécialité médicale indispensable, notamment pour la prise en charge des personnes atteintes d’une maladie rare et des patients pluripathologiques. Bien identifiée par ses pairs mais mal connue par la société civile, elle est en prise directe avec les grands enjeux de santé actuels. Pourtant, elle est aujourd’hui menacée et fragilisée par les difficultés de notre système de santé.

Les médecins internistes français ont un rôle de recours et d’expertise dans les maladies dites « orphelines », c’est-à-dire rares, souvent inquiétantes pour les personnes touchées. Ce rôle de recours s’exerce également pour les diagnostics difficiles, où les patients ont des symptômes touchant plusieurs organes, souvent à l’origine d’une errance médicale. Ils s’occupent également des patients atteints de plusieurs maladies fréquentes, ce qui rend leur prise en charge complexe.

Ils interviennent à l’hôpital, souvent en aval des services d’urgences et de réanimation, en activité non programmée ou en lien avec les médecins généralistes.

Leurs compétences spécifiques et reconnues sont acquises, à l’hôpital, au terme d’un internat de cinq ans qui leur permet de se former dans plusieurs spécialités médicales. Le plus souvent, ils complètent leur formation par un poste d’assistant pendant deux à quatre ans.

La polyvalence des internistes est très utile pour résoudre des cas complexes et faciliter la coordination des parcours de soins hospitaliers, souvent morcelés et dissonants. Véritables chefs d’orchestre, ils travaillent en lien étroit avec les médecins généralistes et les autres spécialistes.

L’activité hospitalière non programmée augmente, comme en témoigne la forte activité des services d’urgences. Cette situation est la conséquence du vieillissement de la population et des difficultés de nombreux patients à accéder à un médecin généraliste ou aux autres spécialités médicales ambulatoires. Dans ce contexte, l’interniste joue un rôle-clé pour assurer la prise en charge des patients peu ou mal suivis en ville.

Un maillon essentiel du système de santé

A l’hôpital, la pression des soins non programmés sur les services de médecine interne s’est considérablement accentuée au cours des dernières années. Une récente étude menée dans les trois services de médecine interne des Hospices civils de Lyon montre que les patients pris en charge en médecine interne viennent, pour plus de la moitié d’entre eux, des urgences, avec une augmentation significative de leurs comorbidités et de la gravité de leurs pathologies. Les durées d’hospitalisation sont plus longues, et plus de 20 % des patients sont dans une situation précaire.

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