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En Slovaquie, la victoire de Peter Pellegrini à l’élection présidentielle valide le courant prorusse du gouvernement

Peter Pellegrini, à gauche, avec le Premier ministre slovaque, Robert Fico, le jour de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, à Bratislava (Slovaquie), le 7 avril 2024.

Le premier ministre populiste et prorusse Robert Fico ressort clairement vainqueur de l’élection présidentielle organisée samedi 6 avril en Slovaquie. Avec plus de 53 % des voix, la victoire du candidat qu’il soutenait, Peter Pellegrini, montre qu’une solide majorité des 5,5 millions d’habitants de ce petit pays d’Europe centrale soutient les dérives autoritaires de son gouvernement et la politique d’imitation de la Hongrie de Viktor Orban.

« Les Slovaques ont montré aujourd’hui qu’ils reconnaissaient les menaces que font peser sur ce pays les médias libéraux, les activistes, les ONG et les progressistes », a célébré M. Fico, dans la nuit de samedi à dimanche, après la victoire de son allié à un scrutin que beaucoup avaient comparé à un référendum sur la majorité au pouvoir depuis octobre à Bratislava. Le premier ministre a d’ailleurs invité les commentateurs « à écrire » que ce référendum « s’est bien passé ».

La fonction présidentielle est largement honorifique en Slovaquie, mais le chef de l’Etat peut tout de même peser pour de nombreuses nominations ou faire renvoyer les projets de loi pour examen au Parlement. Or le vainqueur du scrutin, M. Pellegrini, 48 ans, actuel président du Parlement, a fait toute sa campagne en promettant de travailler avec le gouvernement, à l’opposé de son adversaire, le diplomate pro-occidental Ivan Korcok, 60 ans, qui voulait, lui, « tout faire pour que le pays reste libre et démocratique ».

Fort courant conspirationniste et prorusse

Avec son taux de participation jamais vu depuis 1999, l’élection présidentielle apporte la légitimité dont manquait M. Fico, en particulier face aux dizaines de milliers de Slovaques qui descendent dans les rues depuis des mois pour protester contre ses réformes de la justice. Après avoir déjà gouverné trois fois entre 2006 et 2018, il n’était redevenu premier ministre qu’après avoir emporté seulement 23 % des voix aux élections législatives de septembre et avoir dû constituer une coalition avec l’extrême droite et le parti HLAS de M. Pellegrini.

En célébrant sa victoire samedi soir, ce dernier a d’ailleurs de nouveau promis « de soutenir le gouvernement dans ses efforts pour améliorer la vie du peuple slovaque ». M. Fico, qui a été l’objet dans le passé de multiples scandales de corruption, pratique depuis octobre des purges massives dans la justice et la police et essaye désormais de prendre le contrôle de l’audiovisuel public. En parallèle, il a stoppé les dons d’armements à l’Ukraine, un pays qu’il qualifie parmi « les plus corrompus au monde ».

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