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Le nord de la bande de Gaza, assiégé par l’armée israélienne, plonge dans la famine

Des Palestiniens fuient après un bombardement israélien dans la ville de Gaza, le 18 mars 2024. 

Atteint par les balles, l’homme s’effondre, un petit ballot blanc à la main. La vidéo, diffusée par la chaîne qatarie Al-Jazira, jeudi 4 avril, décrit à nouveau une quête de nourriture qui vire au cauchemar. La scène se déroule à l’est du quartier de Chadjaya, à quelques encablures de la barrière de sécurité qui sépare la bande de Gaza du territoire israélien. Des soldats ouvrent le feu sur des Palestiniens qui tentent de récupérer des sacs d’aide d’humanitaire parachutés par un avion transporteur C-17 de l’armée américaine, non loin d’une position israélienne. L’un d’entre eux est abattu alors qu’il s’éloigne en leur tournant le dos. Des chiens errants s’approchent.

Si près de 80 % de la population de l’enclave ont été déplacés depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, en majorité vers le Sud, plus de 300 000 personnes seraient encore piégées dans le nord de la bande de Gaza, incapables de la quitter depuis que l’armée israélienne a coupé le territoire en deux. Assiégé, le Nord plonge dans la famine.

Avant le 7 octobre, 0,8 % des enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition aiguë. Dans les gouvernorats du Nord, ils étaient entre 12,4 % et 16,5 % en mars, selon des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Sous la pression de son allié américain, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé vendredi que du ravitaillement allait être acheminé vers le nord de Gaza depuis le port d’Ashdod.

Depuis janvier, les habitants du Nord sont contraints de survivre avec un apport moyen de 245 calories par jour tandis que les forces israéliennes poursuivent leur offensive militaire, alerte l’ONG britannique Oxfam dans un rapport publié jeudi. Ce chiffre minuscule représente moins de 12 % de l’apport quotidien recommandé de 2 100 calories par personne.

« Imaginez devoir survivre avec 245 calories jour après jour, mais aussi de voir vos enfants ou vos parents âgés faire de même. Tout cela en étant déplacé, avec peu ou pas d’accès à l’eau potable ou à des toilettes, en sachant que la plupart des hôpitaux encore opérationnels fonctionnent au plus bas de leurs capacités et sont sous la menace constante des drones et des bombes », dénonce Amitabh Behar, directeur général d’Oxfam International.

Des enfants meurent de malnutrition

Le 31 mars, quatre enfants sont morts à l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahya, selon les équipes médicales. Cet établissement, le seul hôpital pédiatrique du Nord, qui fonctionnait déjà bien au-delà de ses capacités, en raison du nombre croissant de patients et de populations civiles déplacées qui cherchent un abri, a vu une nouvelle vague de patients affluer depuis la destruction totale, fin mars, de l’hôpital Al-Shifa, le plus important du territoire. Parmi les blessés, des grands brûlés, victimes des bombardements, et des jeunes patients victimes de maladies chroniques, dont l’état s’aggrave chaque jour. La faute au manque de nourriture, de lait infantile, de médicaments et d’équipements. En mars, une dizaine d’enfants y sont morts de malnutrition, selon l’OMS.

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