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Guerre Israël-Hamas, jour 182 : le Conseil des droits de l’homme de l’ONU demande de cesser les ventes d’armes à Israël

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier

Un soldat israélien arme une mitrailleuse sur un tank, près de la fronitère entre Israël et la bande de Gaza, le 30 mars 2024.

La guerre entre Israël et le Hamas a fait 33 091 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan diffusé vendredi 5 avril par le ministère de la santé du mouvement islamiste palestinien. Côté israélien, environ 1 170 personnes sont mortes – il s’agit aussi de civils pour la plupart – lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) établi à partir de sources officielles israéliennes. De plus, selon l’armée israélienne, 600 soldats ont été tués dans des combats dans la bande de Gaza.

En outre, plus de 250 personnes ont été enlevées au cours de l’attaque du 7 octobre et emmenées comme otages dans le territoire palestinien, où 130 sont toujours détenues, dont 34 présumées mortes, d’après l’armée israélienne.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU demande de cesser les ventes d’armes à Israël

Le Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté, vendredi 5 avril, une résolution mentionnant le terme controversé de « génocide » et exigeant l’arrêt de toute vente d’armes à Israël. A noter que ce texte n’a pas de valeur contraignante.

Cette résolution appelle « tous les Etats à cesser la vente, le transfert et la livraison d’armes, de munitions et d’autres équipements militaires vers Israël afin de prévenir de nouvelles violations du droit international humanitaire et des abus et violations des droits humains ». De plus, elle « condamne » l’utilisation de l’intelligence artificielle « pour aider à la prise de décision militaire susceptible de contribuer à des crimes internationaux ».

La référence à la notion de génocide a été enlevée de plusieurs passages du projet initial. Le texte continue toutefois d’y faire référence en évoquant « la détermination de la Cour internationale de justice, selon laquelle il existe un risque plausible de génocide ».

Vingt-huit des quarante-sept membres du Conseil ont voté en faveur de cette résolution présentée par le Pakistan. Six pays ont voté contre, dont l’Allemagne et les Etats-Unis. Treize pays se sont abstenus, dont la France, car la référence au génocide ne peut « être incluse (…) sans que la qualification ait été validée par une autorité juridictionnelle habilitée à le faire », comme la Cour internationale de justice, a expliqué l’ambassadeur français, Jérôme Bonnafont.

« Il faut que vous (…) mettiez fin à ce génocide retransmis en direct à la télévision dans le monde entier », a exhorté le représentant palestinien à l’ONU, Ibrahim Khraishi, avant le vote. « Un vote “oui”, c’est un vote pour le Hamas, un vote pour légitimer le terrorisme palestinien et l’encourager », a accusé l’ambassadrice d’Israël, Meirav Shahar.

La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU, à New York, avait adopté une résolution appelant à un cessez-le-feu grâce à l’abstention de Washington, le plus proche allié d’Israël. Toutefois, pour l’heure, cela n’a pas eu de conséquence sur le terrain.

Humanitaires tués dans la bande de Gaza : l’armée israélienne reconnaît une série d’« erreurs graves », WCK demande une commission d’enquête indépendante

L’armée israélienne a reconnu vendredi une série d’« erreurs graves » qui ont causé la mort de sept humanitaires, tués lundi dans la bande de Gaza par trois frappes israéliennes lancées en l’espace de quatre minutes sur leur convoi.

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D’après une enquête interne de l’armée israélienne, l’équipe aux commandes des drones à l’origine des frappes a fait une « erreur d’appréciation opérationnelle de la situation » après avoir repéré un « homme armé du Hamas » tirant du toit d’un des camions d’aide que les membres de l’ONG américaine World Central Kitchen (WCK) escortaient.

« A la suite d’une erreur d’identification, les forces armées ont attaqué les trois véhicules de WCK, pensant à tort qu’ils contenaient des membres du Hamas, entraînant ainsi la mort de sept humanitaires innocents », peut-on lire dans ce rapport.

Evoquant aussi des « violations de procédures opérationnelles normales », l’armée a reconnu que WCK avait bien communiqué son plan de route, mais les militaires qui ont procédé aux frappes ne l’avaient pas en main. Le drame « aurait pu être évité », est-il écrit en conclusion de l’enquête, qui ajoute que deux officiers impliqués dans cette bavure vont être limogés.

WCK a demandé vendredi la création d’une commission d’enquête indépendante sur ce drame. « La vidéo de l’armée israélienne ne montre aucune raison de tirer sur notre convoi, qui ne transportait aucune arme et ne représentait aucune menace », a souligné l’organisation humanitaire dans un communiqué. Selon WCK, l’armée israélienne « ne peut pas enquêter de manière crédible sur sa propre défaillance à Gaza ».

Aide humanitaire dans la bande de Gaza : les mesures annoncées par Israël ne sont pas suffisantes, estime le chef de l’ONU

« Il n’est pas suffisant de prendre des mesures éparpillées. Nous avons besoin d’un changement de paradigme », a commenté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appelant Israël à respecter « réellement et rapidement » ses promesses d’autoriser temporairement la livraison d’aide dans la bande de Gaza par de nouveaux points de passage.

Pressé par la communauté internationale, notamment par les Etats-Unis, le cabinet de sécurité israélien a approuvé vendredi des « mesures immédiates pour augmenter l’aide humanitaire à la population civile » du territoire palestinien, a rapporté le bureau du premier ministre Benyamin Nétanyahou dans un communiqué.

Israël va ainsi autoriser l’acheminement « temporaire » de l’aide par le port israélien d’Ashdod, à environ 40 kilomètres au nord du territoire palestinien, puis par le poste-frontière d’Erez, au nord de la bande de Gaza. Les autorités israéliennes vont aussi permettre « l’augmentation de l’aide jordanienne par Kerem Shalom », poste-frontière entre Israël et le sud de l’enclave palestinienne.

Jeudi, au cours d’un entretien téléphonique, le président des Etats-Unis, Joe Biden, a mis en garde pour la première fois Israël quant au soutien des Etats-Unis. M. Biden a « affirmé que la politique américaine à l’égard de Gaza serait déterminée par [l’]évaluation des mesures concrètes prises par Israël » pour protéger les civils, selon un communiqué publié par la Maison Blanche. Interrogé vendredi pour savoir s’il avait menacé de cesser la livraison d’aide militaire à Israël lors de cet appel, M. Biden a répondu : « Je leur ai demandé de faire ce qu’ils sont en train de faire. »

Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés Dans la bande de Gaza, Israël assume sa stratégie de la faim

Le Monde avec AFP

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