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Bernard Beignier à la tête du rectorat de Paris après avoir expérimenté les « écoles du futur » à Marseille

Bernard Beignier, ancien recteur de l'académie d'Aix-Marseille, à Marseille, le 8 avril 2022. Il a été  nommé recteur de Paris, le 3 avril 2024.

Il aura fallu deux mois pour mettre fin à la vacance. Bernard Beignier, jusqu’alors recteur d’Aix-Marseille, a été nommé recteur de l’académie de Paris et chancelier des universités en conseil des ministres, mercredi 3 avril. Il devient également recteur de la région académique Ile-de-France. Son prédécesseur, Christophe Kerrero, avait démissionné le 2 février sur fond de désaccords avec Amélie Oudéa-Castéra, alors ministre de l’éducation nationale. Un fait rare dans le milieu d’habitude feutré des rectorats.

Chaque semaine, depuis, le petit monde de l’éducation scrutait le compte rendu du conseil des ministres pour connaître le nom du nouveau recteur. Ce temps de latence a alimenté les rumeurs de désaccords au sein du gouvernement afin de trouver le meilleur profil. « Pourquoi cela a-t-il pris autant de temps ? Quelle considération pour les personnels de l’académie ? », s’interroge encore Nicolas Bray, proviseur et responsable de la section parisienne du SNPDEN-UNSA.

Avec Bernard Beignier, l’exécutif choisit un profil « tout à fait classique », de l’avis d’un ancien haut fonctionnaire de l’éducation. Docteur en droit et doyen de la faculté de droit de l’université Toulouse-Capitole de 2003 à 2012, Bernard Beignier, 66 ans, possède une solide expérience : il est recteur depuis douze ans, d’abord à Amiens, entre 2012 et 2014, puis à Aix-Marseille, à partir de 2014.

« Plutôt apprécié » à Marseille

Si la lettre qu’il avait envoyée en janvier 2020 pour rappeler aux proviseurs les risques de sanction encourus par les enseignants qui refusaient de participer aux nouvelles épreuves du baccalauréat avait suscité une polémique restée dans les mémoires, Bernard Beignier était « plutôt apprécié » à Marseille, selon un syndicaliste local.

Certains observateurs voient dans cette nomination la patte d’Emmanuel Macron. Bernard Beignier n’a-t-il pas mis en place à Marseille l’expérimentation « écoles du futur » voulue par le chef de l’Etat, qui en a fait un modèle à généraliser lors de l’élection présidentielle de 2022 ?

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Le nouveau recteur de Paris aura fort à faire dans une académie très politique. La baisse démographique importante que subit la capitale a tout du dossier explosif. Les écoles publiques parisiennes ont connu une chute de près d’un quart de leurs effectifs de CP en huit ans et les fermetures de classe s’enchaînent. Cette diminution du nombre d’élèves met par ailleurs à mal les équilibres entre enseignement public et privé. Le chercheur Julien Grenet le répète avec insistance : si rien n’est fait, les collégiens seront plus nombreux dans le privé que dans le public d’ici dix ans.

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