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Attal ouvre une mission sur la taxation des « rentes », Le Maire s’oppose à toute augmentation d’impôts

Le premier ministre, Gabriel Attal, quitte l’Elysée, le 3 avril 2024.

Un groupe de travail contre une réforme. Alors que le nouveau projet de réforme de l’assurance-chômage divise la majorité, le premier ministre, Gabriel Attal, a choisi de lâcher du lest sur… les impôts. Mardi 2 avril, lors d’une réunion avec le groupe Renaissance, le chef du gouvernement a indiqué aux parlementaires attendre « d’ici le mois de juin » leurs propositions « sur la taxation des rentes », proposant la création d’un groupe de travail sur le sujet, ajoutant n’avoir « pas de tabou ».

« On va trancher ce débat ensemble, car on ne doit pas subir, mais on doit être à l’offensive, a fait valoir le premier ministre. Maîtriser les débats qui montent dans l’opinion. Faire des propositions et décider. » Le pilotage de ce qu’il a appelé une « task force » a été confié au rapporteur général du budget, Jean-René Cazeneuve, et comprendra le président du groupe MoDem, Jean-Paul Mattei, la députée Renaissance des Yvelines Nadia Hai, et un représentant du groupe Horizons, non encore désigné.

Depuis quelques semaines, face à la situation dégradée des comptes publics, plusieurs figures de la majorité ont plaidé pour une remise en question du dogme présidentiel contre les hausses d’impôts. La présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ou le chef de file des députés macronistes, Sylvain Maillard, s’en sont ouverts lors du dîner consacré aux finances publiques, mercredi 20 mars, à l’Elysée.

Depuis, les élus rivalisent d’inventivité, évoquant pêle-mêle l’idée d’une taxation des superprofits ou des rachats d’actions des grandes entreprises, celle de la suspension des baisses d’impôts promises à ces dernières, d’un coup de rabot sur certaines niches fiscales, ou encore d’un gel de l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu, voire d’un durcissement de la fiscalité sur l’assurance-vie. Le MoDem milite, lui, depuis longtemps, pour relever la fiscalité sur le capital.

« Deux lignes rouges »

L’exécutif, qui s’était jusque-là contenté de taxer la « rente » des énergéticiens ayant profité du bond des prix de l’énergie, pourrait-il aller au-delà et cibler, par exemple, les revenus du capital-dividendes, rendement des produits d’épargne, revenus fonciers, voire profits des grands groupes ? L’entourage du chef de l’Etat conteste tout changement de cap, se retranchant derrière la notion de « taxation des rentes » sans pour autant la définir. « L’esprit ici, c’est davantage les rentes exceptionnelles, élude-t-on à l’Elysée. On tient toujours la même ligne, le mix fiscal qui a permis de créer deux millions d’emplois et de rompre avec des décennies de désindustrialisation en rouvrant des usines. » Dans l’Hémicycle, mercredi 3 avril, Gabriel Attal a, lui, évoqué une « logique de taxation des rentes inframarginales d’énergéticiens ou de profits indus liés à la spéculation dans le cadre de l’inflation », se défendant de vouloir « aller chercher [dans] le livret A ou l’épargne des Français ».

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