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La région Centre-Val de Loire surprise par une montée brusque de plusieurs cours d’eau

Intervention des pompiers dans une rue inondée, à Nouâtre (Indre-et-Loire), le 31 mars 2024.

« Des gens qui ont l’habitude de vivre ici depuis longtemps connaissent la montée des eaux… Jusqu’à 5,50 mètres, il n’y a pas de difficulté particulière pour la ville », lançait, dimanche 31 mars, Jean-Luc Dupont, maire (Les Républicains) de Chinon (Indre-et-Loire), dans l’attente d’une crue annoncée par Vigicrues et qui tardait à se manifester. Par précaution, dès samedi, il avait tout de même été procédé à l’évacuation des 77 résidents de l’Ehpad de L’Ile-Bouchard, à une quinzaine de kilomètres en amont.

Lundi, dès 3 heures du matin, le niveau de la Vienne atteignait 5,45 mètres de hauteur à Chinon, soit 6 centimètres de plus qu’en mars 2007. Le camping municipal s’est retrouvé noyé, le terrain de rugby du stade Raymond-Bourdon, près du quai de l’Ile-Sonnante, aussi. Relié au centre-ville par un pont routier aux arcades atteintes par l’eau, le faubourg Saint-Jacques aura mobilisé pompiers et policiers municipaux, afin d’exfiltrer plus de 200 habitants vers deux centres d’hébergement d’urgence.

Dimanche, à Nouâtre (Indre-et-Loire), à 27 kilomètres en amont, il a bien été question de crue centennale. Ce jour-là, le niveau de la Vienne est passé à 9,06 mètres (il était de moins de 3 mètres, samedi), dépassant le niveau de 8,62 mètres atteint le 8 janvier 1982.

De l’eau jusqu’au ventre, son maire, Laurent Augras, serpentait dans les rues en cuissardes pour convaincre des personnes âgées réticentes de s’en aller par le canot des pompiers. L’épicerie et la boulangerie ont pris l’eau. Quelques soldats de la base militaire, installée à l’écart de la commune, sont venus apporter une camionnette et des caisses de bois pour y stocker les marchandises extirpées des caves in extremis. Et quatre familles sinistrées ont même été hébergées sur la base militaire.

« La vitesse de montée des eaux est impressionnante »

Sur l’autre rive, à Marcilly-sur-Vienne, s’étend le camping de la Motte, propriété de la communauté de communes Touraine-Val de Vienne. Tony Lombardy, son gérant, a vu l’eau limoneuse recouvrir dimanche les soixante emplacements et leurs bornes électriques, puis pénétrer dans les trois mobile homes, la veille de la réouverture saisonnière officielle.

« La préfecture nous avait envoyé une alerte rouge par SMS, mais pas de chiffre pour réaliser l’ampleur de la crue qui s’annonçait. C’est grâce au maire, quand il est venu nous parler, qu’on a vraiment réalisé », témoigne-t-il. Il avait pourtant plu un mois non-stop. « Mais que du jour au lendemain on nous annonce une crue de 9 mètres, c’est bizarre. Par ici, certains se demandent s’il n’y a pas eu un lâcher de barrage », ajoute-t-il.

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