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Au Pérou, l’affaire des Rolex de la présidente entraîne la démission de six ministres

La présidente du Pérou, Dina Boluarte, à Lima, le 22 février 2024.

Le « Rollexgate » provoque une crise politique au Pérou. Six des dix-huit ministres du gouvernement ont annoncé lundi 1er  avril leur démission, en pleine enquête contre la présidente, Dina Boluarte, pour des faits présumés d’enrichissement illicite liés à des montres Rolex qu’elle est soupçonnée de posséder.

« Je pars parce que je lui ai demandé et Mme [Boluarte] a accepté », a déclaré le ministre de l’intérieur, Victor Torres, à la sortie du palais présidentiel et du conseil des ministres. En poste depuis le 21 novembre 2023, il a invoqué des « problèmes familiaux ».

Quelques heures plus tard, les ministres de l’éducation, de la femme, du développement agraire, de la production et du commerce extérieur ont également annoncé leur départ.

Cette vague de démissions est survenue à la veille du vote d’investiture, par le Parlement, du nouveau premier ministre, Gustavo Adrianzen, et de son gouvernement. En pleine nuit, Dina Boluarte a fait prêter serment aux six nouveaux ministres nommés en remplacement des partants.

La police, qui, aux côtés du parquet, a perquisitionné samedi le domicile de Mme Boluarte et le bureau présidentiel dans le cadre du « Rolexgate », était théoriquement dirigée par M. Torres. Selon plusieurs médias, une partie du gouvernement aurait demandé au ministre de destituer le colonel qui a dirigé les perquisitions surprises.

Le gouvernement enregistre ainsi ses premières défections depuis que le scandale des Rolex a éclaté, le 15 mars. Ce jour-là, un site d’information local a publié une série de photos montrant Mme Boluarte portant différentes montres de luxe alors qu’elle était au gouvernement, en 2021 et 2022.

« Madame n’a rien à cacher »

L’opposition demande la destitution de la présidente mais ne dispose pas de la majorité au Congrès. « Si Mme [Boluarte] part, le Pérou coulera », a commenté le ministre de l’intérieur démissionnaire. « Madame n’a rien à cacher. Je pars en paix, les mains propres », a ajouté Victor Torres.

Après les perquisitions de samedi, le parquet a sommé la présidente du Pérou de présenter les montres en sa possession lors d’une convocation prévue vendredi. La défense de la présidente affirme que la police a trouvé quelques montres lors des opérations au palais du gouvernement, mais aucune Rolex.

Dina Boluarte, 61 ans, a elle aussi assuré avoir les « mains propres » et ne posséder qu’une montre. Elle est devenue présidente après la destitution, au début de décembre 2022, et l’arrestation du chef de l’Etat de gauche Pedro Castillo, dont elle était la vice-présidente.

Le Monde avec AFP

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