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Guerre Israël-Hamas : « Monsieur le président, ne rendez pas la France complice des crimes commis par le gouvernement d’Israël »

Depuis le 7 octobre 2023, le débat sémantique fait rage dans l’espace politique. Dans un premier temps, il était nécessaire de qualifier les actes du Hamas sur le territoire israélien. Nous, écologistes, n’avons pas hésité : il s’agissait d’actes terroristes d’une barbarie rare. Tout comme nous n’avons cessé de demander la libération des otages détenus par le Hamas.

Nous avons aussi appelé dès le mois d’octobre à ne surtout pas faire l’amalgame entre les juifs en général, et en particulier les Français de confession juive, et les actions du gouvernement israélien. Depuis les représailles d’Israël nous n’avons pas hésité non plus à qualifier les faits : des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont en cours à Gaza.

Aujourd’hui, la question posée est celle de la qualification de génocide. Ce débat est particulièrement difficile sachant ce qu’ont vécu les juifs d’Europe pendant la Shoah et à quel point cela a marqué l’histoire de l’humanité et en particulier de l’Etat d’Israël, créé au lendemain de cette effroyable destruction. Nous refusons les surenchères de certains comme nous n’acceptons pas les œillères d’autres. Selon nous, ce qui doit guider notre analyse est simple : courage politique, lucidité et respect du droit international.

Le 14 janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) a relevé un « risque réel et imminent de génocide à Gaza ». En s’apprêtant à lancer son offensive sur Rafah, dernier refuge pour plus d’un million de Palestiniennes et de Palestiniens déplacés dans une zone de 60 kilomètres carrés, le gouvernement Israélien de Benyamin Nétanyahou semble toujours plus proche de ce que les juges de La Haye pourraient un jour qualifier de génocide.

Catastrophe humanitaire

Rappelons que, selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, ce crime est défini par des actes « commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel », notamment par le « meurtre des membres du groupe » et la « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ». Selon le droit international, un génocide se définit donc par la matérialité des crimes et par l’intention de ceux qui les commettent.

La matérialité des crimes israéliens est indiscutable après cinq mois de guerre. Plus de 30 000 Palestiniennes et Palestiniens ont été tués, dont 25 000 femmes et enfants, selon le Hamas. Plus de 50 % des habitations de Gaza ont été détruites ou endommagées, relate une analyse réalisée par la BBC. Plus de 1,7 million de Palestiniens ont été déplacés de force, d’après l’ONU. L’armée israélienne a attaqué – délibérément – des journalistes, du personnel médical, des écoles, des lieux de culte, des hôpitaux, des infrastructures énergétiques.

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