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En Suède, les universités en difficulté financière

A l’université de Linköping, en Suède, le 7 mars 2024.

Même la faculté de physique de l’université de Lund, dans le sud de la Suède, n’est pas épargnée. Le prix Nobel attribué à l’automne 2023 à une de ses professeurs, la Franco-Suédoise Anne L’Huillier, n’y change rien : il faut faire des économies. La direction prépare un plan sur cinq ans, expliquant comment elle compte ramener ses finances dans le vert. Pour le moment, aucun licenciement n’est prévu. Mais des contrats à durée déterminée ne seront pas renouvelés et le nombre de doctorants va diminuer.

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Partout en Suède, les universités sont sous pression. En 2023, leur déficit commun a atteint un milliard de couronnes (89 millions d’euros). La situation s’est dégradée progressivement, subissant un coup d’accélérateur depuis deux ans, avec la hausse vertigineuse des coûts de fonctionnement, qui n’est plus compensée par les financements, alors même que le gouvernement libéral conservateur, soutenu par l’extrême droite, a imposé à toutes les administrations centrales – parmi lesquelles figurent les universités – de réduire leurs dépenses de 0,5 %.

A Stockholm, le département d’histoire économique et de relations internationales a déjà pris plusieurs initiatives pour tenter de ramener son budget à l’équilibre. Les enseignants partagent les bureaux, la durée des cours a été réduite de 15 % et le temps administratif alloué aux directeurs d’études rogné. Le département a également décidé de ne plus créer de nouveaux postes de doctorant pendant trois ans. « Mais ce sont des économies ponctuelles, que nous ne pouvons pas réitérer et qui ont déjà été avalées par la hausse des coûts », observe le directeur du département, Magnus Petersson.

Pas propriétaires de leurs locaux

Chaque année, l’université lui verse autour de 60 millions de couronnes, pour un département qui compte 450 étudiants et emploie environ 70 personnes : vingt-cinq enseignants, une vingtaine de chercheurs, entre cinq et six employés administratifs, et des chercheurs sous différents types de contrat. Magnus Petersson a été nommé en 2021. « Depuis que j’ai pris mes fonctions, les loyers ont doublé de 3 à 6 millions de couronnes. Les coûts administratifs sont passés de 3 à 4 millions de couronnes, tandis que les cotisations sociales ont crû de 700 000 couronnes », détaille-t-il.

L’équation est de plus en plus difficile à résoudre, d’autant que les crédits ne progressent pas aussi vite. « Cette année, nous avons reçu 3,5 % d’argent en plus, mais les loyers ont augmenté de 7,5 % », explique M. Petersson. Car, en Suède, les universités ne sont pas propriétaires de leurs locaux. La plupart des amphithéâtres, des laboratoires et des salles de cours appartiennent à la société Akademiska Hus, créée en 1993, qui les loue aux universités, pour un coût représentant environ 12 % de leur budget.

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