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« L’amélioration de la résilience de l’Ukraine est essentielle » pour la présidente de la BERD

Odile Renaud-Basso, la présidente de la BERD, à Londres, le 26 février 2024.

La vision d’une colonne de tracteurs d’agriculteurs en colère a un effet spectaculaire sur les engagements politiques des pays de l’Union européenne, et particulièrement des Français et des Polonais. Après avoir poussé à réviser les engagements communautaires en matière environnementale, la crainte d’un soulèvement agricole pousse ces deux pays, et quelques autres à revoir également leurs promesses à l’Ukraine.

Mercredi 20 mars, les Etats membres et le Parlement européen sont tombés d’accord sur un plafonnement de l’entrée sans droit de douane des produits agricoles ukrainiens (poulets, œufs, maïs, sucre, avoine, miel, céréales…). Au-delà de la production de 2022-2023, ils seront taxés comme avant. En compensation, une nouvelle taxe touchera les importations de céréales en provenance de Russie et de Biélorussie.

Ces nouvelles dispositions, déjà jugées insuffisantes par le ministre de l’agriculture français, devraient entrer en vigueur le 6 juin à l’occasion du renouvellement de l’accord de libre-échange conclu avec l’Ukraine dans le contexte de la guerre. L’aide à une économie dévastée a des limites, celle d’une concurrence que les agriculteurs européens fustigent d’autant plus qu’ils estiment que leurs homologues bénéficient trop largement de l’aide financière extérieure. Ainsi, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a accordé depuis 2022 près de 890 millions d’euros de prêts à des producteurs, exportateurs et importateurs du secteur agroalimentaire ukrainien. Concurrence déloyale ?

« Nos financements ne sont pas des dons »

« La réalité est plus complexe, répond Odile Renaud-Basso, la présidente de la BERD. Le choc sur les prix des matières premières agricoles après l’entrée en guerre a démontré que le monde a besoin des producteurs ukrainiens. Nous les aidons à exporter dans d’autres marchés mondiaux et nous soutenons aussi l’agribusiness dans les pays européens où nous investissons. De plus nos financements ne sont pas des dons. Ce sont des prêts aux taux du marché. »

Cette institution plutôt discrète, créée en 1991 sous impulsion française pour aider au développement de l’Europe centrale et orientale après la chute du mur de Berlin, est projetée sous la lumière médiatique. Il faut dire que si elle est beaucoup plus petite que la Banque européenne d’investissement ou la Banque mondiale, elle est devenue en l’espace de deux ans le premier prêteur institutionnel aux entreprises ukrainiennes. Une manière de soutien à l’effort de guerre du pays.

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