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Au congrès de Blois, le MoDem se prépare déjà pour 2027

Le président du MoDem, François Bayrou, lors du lancement de la campagne du parti pour les prochaines élections européennes, à Lille, le 9 mars 2024.

De mémoire de militant centriste, la dernière fois que François Bayrou a failli affronter un autre candidat à la présidence du Mouvement démocrate (MoDem) remonte à 2014. Mais le dénommé Alain Maupou, un ex-responsable du parti dans les Bouches-du-Rhône, n’avait pas réussi à collecter les deux cents parrainages nécessaires pour se présenter contre lui. L’année 2024 ne déroge pas à la règle et c’est un François Bayrou seul en lice qui sera réélu à la présidence du MoDem, samedi 23 mars à Blois, lors du congrès du parti.

Pour assister à son triomphe, le triple candidat à la présidentielle a réuni les poids lourds de la majorité. Le premier ministre, Gabriel Attal, le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, l’ancien ministre du travail Olivier Dussopt ou encore l’ex-hôte de Matignon, Elisabeth Borne. Egalement invitée, la présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, devrait profiter de son intervention pour réaffirmer son soutien à deux mesures réclamées par le MoDem : l’introduction d’une dose de proportionnelle aux législatives et la taxation des « superprofits et superdividendes ».

Tous ces éléments permettent à François Bayrou et à ses troupes de revendiquer une position pivot au sein de la coalition gouvernementale. Et, surtout, de s’affirmer comme la force la plus à même de fédérer dans la perspective de la fin de la présidence d’Emmanuel Macron.

La guerre des chapelles a commencé

« L’un des enjeux de ce congrès est d’ouvrir le champ pour qu’en 2027 le pôle central ne retombe pas dans les affres du clivage droite contre gauche, avec la menace réelle d’une arrivée au pouvoir de Marine Le Pen », synthétise le ministre de l’agriculture et dirigeant du MoDem, Marc Fesneau.

Mais, derrière la photo de famille, la guerre des chapelles a déjà commencé. La célébration des 100 ans du mouvement centriste lors du congrès blésois peut être analysée à l’aune de sa concurrence avec Renaissance, un parti qui se définit « par sa loyauté à Emmanuel Macron », selon le député (MoDem) des Hauts-de-Seine, Jean-Louis Bourlanges, alors que le MoDem serait le dépositaire légitime du Parti démocrate populaire, fondé en 1924 et mis à l’honneur à Blois par une exposition. « Emmanuel Macron nous a fait un cadeau avec ce nouveau gouvernement, enfonce le député (MoDem) du Loiret, Richard Ramos. Il a décidé qu’Attal devait se transformer en homme de droite et que les ministres seraient majoritairement parisiens et de droite. Il a tué définitivement Renaissance et le seul centriste identifié comme tel reste Bayrou. »

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