Close

Emmanuel Macron veut « rouvrir » l’accord européen sur les importations agricoles ukrainiennes

Emmanuel Macron donne une conférence de presse en marge du sommet à Bruxelles le 22 mars 2024.

« Il faut trouver un équilibre. » Emmanuel Macron a exprimé, vendredi 22 mars, son souhait de « rouvrir » l’accord européen trouvé mercredi visant à reconduire l’exemption douanière accordée à l’Ukraine tout en plafonnant certaines importations agricoles, restrictions que Paris juge insuffisantes.

« Aujourd’hui, l’Ukraine ne produit pas avec les règles de l’Europe. On lui a donné une facilité liée à la guerre, mais on est en train d’éroder l’acceptabilité de l’Ukraine [dans l’opinion publique européenne] et des producteurs ukrainiens partout sur le marché européen parce que ce n’est pas juste », a-t-il dénoncé à l’issue d’un sommet à Bruxelles.

Selon lui, « la production [ukrainienne] a flambé », « déstabilisant » le marché européen, « tout particulièrement ces derniers mois ». « On a des volumes qui ont été multipliés par cinq ou par dix sur certaines catégories [de produits] », a encore affirmé Emmanuel Macron.

Plafonnement des importations

L’Union européenne (UE) a accordé au printemps 2022 une exemption de droits de douane à l’Ukraine pour soutenir l’économie du pays en guerre. Etats membres et eurodéputés se sont accordés dans la nuit de mardi à mercredi pour reconduire cette exemption pour un an, à partir de juin, mais en l’assortissant de restrictions.

Sous pression des agriculteurs européens, en particulier polonais, qui dénoncent une concurrence déloyale, l’accord prévoit de plafonner les importations de volailles, œufs, sucre, maïs et avoine d’Ukraine dans l’UE aux volumes de 2022-2023, niveaux au-dessus desquels des tarifs seront réimposés.

L’accord n’inclut toutefois pas le blé et l’orge dans ce mécanisme, comme le réclamaient les eurodéputés et les organisations agricoles. Le texte doit encore être formellement approuvé par le Parlement européen et les Etats membres pour entrer en vigueur.

« Notre souhait est qu’on puisse rouvrir dans les prochaines heures le texte, et trouver un accord », a déclaré Emmanuel Macron. Il a souhaité que « le blé tendre en particulier (…) soit inclus dans ces mesures de sauvegarde », et que la période de référence pour les plafonnements couvre aussi l’année 2021, avant la guerre.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les insatiables ambitions du roi du poulet ukrainien

« Nous voulons que l’Ukraine et les producteurs ukrainiens puissent continuer à exporter dans un contexte plus difficile. » Mais parfois, « ce sont des producteurs ou des grands groupes européens qui vont profiter de cet accord pour aller produire en Ukraine et réimporter avec des règles de production moins-disantes sur notre sol », a-t-il dénoncé, fustigeant « un détournement » de l’exemption douanière.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top