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Un « observatoire du wauquisme » en Auvergne-Rhône-Alpes, pour alerter sur la « dérive de la droite sur le champ de l’extrême droite »

Laurent Wauquiez lors de la visite d’une ferme collective (un groupement agricole d’exploitation en commun) pour rencontrer des éleveurs et des agriculteurs à Montigné-lès-Rairies (Maine-et-Loire), le 14 février 2024.

Le groupe écologiste de l’assemblée régionale Auvergne-Rhône-Alpes a officiellement lancé, mercredi 20 mars, l’« observatoire du wauquisme », un dispositif inédit de recueil d’informations et d’analyses de la politique menée par Laurent Wauquiez, président (Les Républicains, LR) de la deuxième région de France. Lequel nourrit des ambitions nationales : le 1er octobre 2023, il avait dit vouloir engager la droite « vers un grand succès collectif » à l’élection présidentielle de 2027.

« Laurent Wauquiez se sert de la région comme d’un laboratoire de ce que pourrait être sa candidature à l’Elysée. Dès lors, il nous semble important de récolter un maximum de faits sur ses décisions et ses discours, de manière presque universitaire, pour bien comprendre vers quoi nous risquons d’aller », explique Benjamin Joyeux, conseiller régional écologiste de Haute-Savoie. Selon lui, l’initiative vise à « analyser une nouvelle idéologie de droite qui se rapproche sans limite de l’extrême droite, en rupture totale avec les grandes figures de la droite républicaine, de Jacques Chirac, Alain Juppé ou Jacques Barrot ».

Cet observatoire se traduit par une rubrique sur le site Internet du groupe écologiste, organisée en plusieurs chapitres : la démocratie, l’Europe, les lycées, le clientélisme, la famille. La liste est susceptible de s’allonger. Ouvert aux élus et à tout citoyen, le dispositif propose de relayer des contributions de tous horizons et de « protéger les sources qui veulent rester anonymes », précise Benjamin Joyeux.

Dans chaque chapitre, le groupe écologiste fournit un historique des décisions de la majorité. « L’objectif est de décortiquer chaque thème, de récolter un maximum de faits. A travers toutes les décisions sur les lycées, on voit par exemple que l’obsession sécuritaire l’emporte sur tout le reste, dénonce Véronique Vermorel, conseillère régionale écologiste de l’Isère. Tout l’argent passe dans les caméras, les portiques, les brigades de surveillance, rien sur la santé ou l’état des bâtiments. Les soutiens aux projets pédagogiques sont sélectionnés sous l’unique prisme patriotique. »

Même constat dans le domaine agricole, où la notion de « simplification » et d’« abandon des aides au bio » cacherait la défense d’« un seul modèle d’agriculture », privilégiant la culture intensive et le surendettement. La prochaine session du conseil régional, jeudi 21 mars, prévoit l’arrêt de toute aide à la construction d’éoliennes. « C’est la fin du mix énergétique », déplore Véronique Vermorel, en dénonçant une « thématique reprise à l’extrême droite ».

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