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Présidentielle américaine 2024 : règlements de comptes républicains en Arizona

Des panneaux indiquent aux électeurs les boîtes de dépôt de bulletins de vote, à la veille de la primaire du 19 mars, des partis démocrate et républicain, à Phoenix, en Arizona, le 18 mars 2024.

Alors qu’a lieu la primaire du 19 mars en Arizona, désormais sans enjeu national, Kari Lake, l’une des figures de la droite trumpiste, a rassemblé ses partisans à Frontier Town, un décor de western reconstitué pour les touristes, à 50 kilomètres au nord de Phoenix. La photo du docteur Anthony Fauci, l’ancien responsable de la santé publique de Joe Biden, considéré comme l’architecte du confinement lors de l’épidémie de Covid-19, est affichée derrière les barreaux de la prison. Celle de Hunter Biden, le fils du président, accusé notamment de détention illégale d’armes, sur les planches du faux saloon.

L’ancienne présentatrice de télévision s’était portée candidate au poste de gouverneur en 2022. Elle a perdu, mais n’a jamais admis le résultat. Ses partisans non plus, même si la perspective de poursuites en justice modère les accusations. Nul ne proclame à la tribune que l’élection a été « volée ». Les intervenants se contentent d’allusions sur « ce qui est arrivé ». Le message, en revanche, n’a pas changé. Les élections de 2020 et 2022 étaient truquées. Les prochaines ont toutes les chances de l’être. « L’administration Biden a fait venir 10 millions de clandestins. Ils essaient d’importer de futurs électeurs », assène Jake Hoffman, l’un des onze « faux électeurs », qui ont participé, en 2020, au complot visant à empêcher la victoire de Joe Biden – et toujours membre du Sénat local. « C’est la bataille finale », renchérit Abraham Hamadeh, un autre membre du groupe des deniers qui réfutent la victoire de Biden. « Les marxistes ont franchi le pont. Ils sont à la porte du château. »

La soirée sert surtout à collecter des fonds. Les caisses du parti sont vides. En novembre, l’antenne locale a dû faire appel au comité national pour éviter la banqueroute. « Ils essaient de nous mettre sur la paille. Comme ils le font avec Trump et Rudolph Giuliani », ajoute Abe Hamadeh, juriste de 32 ans, qui a porté une énième plainte, fin décembre, contre la démocrate Kris Mayes, accusée d’avoir « usurpé », en 2022, le poste d’attorney général qu’il convoitait. Kari Lake, qui brigue désormais le siège de sénateur de l’Arizona, est elle-même poursuivie en diffamation, sur le modèle suivi à l’encontre de l’ancien avocat de Trump. Le responsable des élections du comté de Maricopa, le républicain Stephen Richer, en a eu assez d’être accusé d’avoir sciemment imprimé des bulletins trop petits pour être lus par les machines à voter.

La faction MAGA en force

A huit mois de l’élection présidentielle, l’Arizona s’annonce de nouveau comme l’un des Etats les plus disputés du pays. Joe Biden l’avait emporté en 2020 avec une marge des plus étroites : 10 457 votes – comptés et recomptés – sur près de 3,4 millions. Un choc dans un Etat qui n’avait pas voté pour un démocrate depuis Bill Clinton, en 1996. Il est devenu l’emblème des efforts des partisans de Trump pour décrédibiliser le processus électoral. Les démocrates, qui doivent accueillir Joe Biden, mardi 19 mars, à Phoenix, espèrent renouveler l’exploit de 2020. De tous les côtés, on se prépare au pire. « Si les démocrates gagnent, les républicains clameront qu’il y a eu fraude. Cela fait maintenant partie de leur identité, explique le professeur Brooks Simpson, de l’université d’Etat de l’Arizona (ASU). La différence, c’est que cette fois, le président sortant postera la garde nationale devant le Capitole. »

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