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La FNSEA et les Jeunes Agriculeurs présentent à Gabriel Attal « cinq blocs » de priorités pour sortir de la crise agricole

Pesticides, élevage ou retraites : les syndicats agricoles majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) ont exposé, mardi 19 mars, « cinq blocs » de priorités au premier ministre, Gabriel Attal, dont ils attendent très vite « un calendrier » et « des arbitrages » pour sortir de la crise agricole.

A l’issue de cet entretien de deux heures, durant lequel ils ont fait part de « l’agacement » des agriculteurs et salué l’écoute « très attentive » du premier ministre, un nouveau rendez-vous a été fixé à lundi prochain à Matignon, a annoncé à l’Agence France-Presse, Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). « On lui a dit qu’il y avait cinq grands blocs sur lesquels on n’avançait pas au bon rythme » sur les dossiers de l’élevage, la question de l’eau et des pesticides, la compétitivité, la trésorerie et les retraites, a déclaré M. Rousseau, accompagné de son homologue des JA, Arnaud Gaillot.

« Le terrain ne peut plus attendre » et Marc Fesneau, qui viendra clôturer le congrès de la FNSEA, le 28 mars, « ne peut pas venir sans des mesures très concrètes », a fait valoir le président de la FNSEA à l’issue de la rencontre, en présence du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, de sa ministre déléguée, Agnès Pannier-Runacher, et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu. Le premier ministre « nous a donné rendez-vous lundi soir pour dire “on avance ici à Matignon, et on est capable de vous dire sur quoi on a cranté les choses” », a rapporté M. Rousseau.

Effort de priorisation

Cette réunion à Matignon s’est tenue après le report d’une rencontre prévue cette semaine avec le président, Emmanuel Macron, qui devait clore la séquence de la colère paysanne et des mobilisations organisées partout en France depuis janvier – jusqu’au Salon de l’agriculture, où le chef de l’Etat a été copieusement hué. Emmanuel Macron recevra les syndicats « quand tous les travaux conduits par le gouvernement permettront au président de conclure la séquence », a précisé l’Elysée.

« Aujourd’hui, pour qu’on puisse reprendre notre activité agricole et quelque part considérer que la crise est derrière nous, il faut que les gens voient (…) les projets d’eau, voient les solutions techniques sur les phytosanitaires, voient les problèmes de trésorerie réglés, voient les contrôles uniques se mettre en place », a énuméré Arnaud Rousseau.

Pour avancer, les syndicats majoritaires ont fait un effort de priorisation, comme le demandait l’exécutif. Les cinq grands axes, présentés à Gabriel Attal, concernent « l’élevage », avec une mise en route jugée poussive du plan élevage annoncé ; « les moyens de production », notamment le stockage de l’eau et l’usage des pesticides ; « la compétitivité », avec des mesures fiscales réclamées pour les éleveurs ; des « mesures de trésorerie », avec des « prêts bonifiés » par les banques ou un « accompagnement » pour les entreprises nécessitant une restructuration, et enfin le sujet de « la dignité du métier », avec une clarification attendue sur les retraites agricoles.

Concernant le stockage de l’eau, un exploitant ayant un projet de retenue d’eau doit savoir s’il peut ou non engager des travaux dès cette année, a réclamé M. Rousseau. Au sujet des pesticides, peut-on s’attendre à des dérogations en France pour des produits utilisés ailleurs en Europe ? a-t-il demandé, saluant par ailleurs l’existence d’une prochaine « proposition de loi sur les phytosanitaires ».

Des actions toujours menées en France

Dans un entretien aux Échos publié mardi, Arnaud Rousseau réclame des mesures fiscales, suggérant par exemple de relever de 20 % à 50 % l’abattement dont bénéficient les agriculteurs sur la taxe sur le foncier non bâti, ce qui « coûterait autour de 150 millions aux finances publiques » selon lui.

« On est ni plus ni moins sur les soixante-deux propositions du premier ministre », a affirmé Arnaud Rousseau, répétant attendre des arbitrages dans un délai serré, alors que le syndicat majoritaire clôture son congrès le 28 mars, à la veille de la présentation du projet de loi d’orientation agricole en conseil des ministres.

Le mouvement de contestation s’est tassé depuis début février, mais des actions sont encore menées sporadiquement. Lundi, des agriculteurs ont manifesté près de Toulouse pour protester contre un retard de versement des aides européennes ; mardi matin, des adhérents de la FNSEA du Nord ont déversé de la paille devant les locaux de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement à Gravelines et accroché une banderole clamant « Pas de transition écologique sans agriculture viable ! ».

Le Monde avec AFP

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