Maisons du monde n’échappe pas à la morosité ambiante de la consommation. Présente dans neuf pays en Europe, l’enseigne de meubles et d’articles de décoration a vu ses ventes chuter de 9,3 % en 2023, à 1,13 milliard d’euros. La baisse de son chiffre d’affaires a été plus marquée à l’international (– 12,9 %) qu’en France (– 6,2 %). Et plus forte dans les articles de décoration (– 9,9 %) où le groupe réalise 57,6 % de ses ventes, que dans le mobilier (– 8,4 %). Bilan : un bénéfice net divisé par trois sur un an, à 8,8 millions d’euros, contre 34,2 millions en 2022 (il avait déjà été divisé par deux cette année-là).
« Je ne vais pas me cacher derrière des facteurs externes pour expliquer nos résultats décevants, même si notre activité n’a pas été favorisée par le contexte macroéconomique », a commenté, mardi 12 mars, François-Melchior de Polignac, directeur général de Maisons du monde, lors de la présentation du nouveau plan stratégique de l’enseigne pour 2024-2026 baptisé « Inspire Everyday ».
« Nous avons été probablement trop optimistes », après des résultats historiques post-Covid, et « trop focalisés sur l’expansion et l’investissement », plutôt que sur « l’exécution opérationnelle et les clients », a ajouté celui qui, après vingt-deux années passées chez le groupe de grande distribution Carrefour, a succédé, en mars 2023, à Julie Walbaum, en poste depuis 2018.
La situation économique et financière nécessite donc d’appliquer de toute urgence un traitement de choc afin de relancer un groupe dont le chiffre d’affaires recule pour la deuxième année consécutive : réduction de 25 % de l’assortiment, baisse de prix sur 2 000 produits, rationalisation du réseau de magasin pour éliminer les foyers de perte, et recours à d’autres modes d’exploitation des magasins, moins gourmands en capital, comme l’affiliation ou la franchise. Le groupe a annoncé de « quarante à cinquante fermetures-transferts de magasins et environ 30 % du réseau en affiliation-franchise d’ici à 2026 ». Fin 2023, Maisons du monde possédait en propre 340 magasins, après s’être séparé de dix-huit points de vente, dont cinq ont été transférés à des affiliés.
Coté en Bourse, le distributeur de meubles et d’objets de décoration a pris soin de préciser, dans un second temps, qu’« en aucun cas, il ne s’agit de fermetures nettes de quarante à cinquante magasins », mais de « transferts et de fermetures de magasins sur une durée de trois ans, correspondant à un rythme normal de la vie d’un réseau » de distribution, avec ses renégociations de loyers, ses déplacements de points de vente du centre-ville vers une zone d’activité commerciale… L’enseigne ajoute que le plan stratégique mis en œuvre conduira même à augmenter leur nombre pour atteindre 400 en 2026, « tout en continuant l’assainissement pragmatique du parc ».
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