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En Espagne, Zara et Mango ne connaissent pas la crise de l’habillement

Au siège ultramoderne d’Inditex, dans la petite ville galicienne d’Arteixo, près de La Corogne où est née la célèbre marque de vêtements Zara, l’euphorie est palpable. En dépit de la crise que traverse le marché, rien ne semble capable de freiner la croissance insolente du géant espagnol du textile. Malgré « un environnement compliqué, des tensions inflationnistes, une croissance très faible et un contexte géopolitique instable qui affectent nos principaux marchés », comme l’a énuméré ce mercredi 13 mars le directeur général, Oscar Garcia Maceiras, la maison mère de Zara a annoncé un bénéfice net, en hausse de 30 %, de 5,4 milliards d’euros. Un record.

Avec près de 36 milliards d’euros de chiffres d’affaires, Inditex a augmenté ses ventes de 10,4 % par rapport à 2022, et le début d’année 2024 est encourageant (+11 % entre le 1er février et le 11 mars). Les revenus générés par les ventes en ligne ont bondi de 16 %. Avec 9 milliards d’euros de ventes, soit près de 25 % du total, il confirme la bonne marche d’un canal stratégique pour résister aux nouveaux acteurs du marché en ligne de l’« ultra fast fashion », comme le chinois Shein.

L’assurance d’une « grande flexibilité »

Pour l’année 2024, le groupe prévoit d’investir 1,8 milliard d’euros afin d’« améliorer l’expérience client » et 900 millions d’euros pour l’aménagement et la construction de nouveaux centres logistiques, essentiellement en Espagne. Et face aux conséquences des tensions en mer Rouge sur le trafic de marchandises, M. Garcia Maceiras s’est montré serein, rappelant que « plus de 50 % de la production d’Inditex provient de marchés de proximité : Espagne, Portugal, Maroc et Turquie », et qu’il dispose d’accords à long terme avec des compagnies de transport qui lui assurent une « grande flexibilité ».

Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés Shein, le nouveau géant de l’« ultra fast fashion » aux méthodes peu reluisantes

Autre groupe espagnol majeur du secteur textile, Mango a aussi annoncé des ventes records en 2023, dépassant pour la première fois les 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+15 %). La compagnie a doublé ses bénéfices, à 172 millions d’euros, et ouvert 130 boutiques. Optimiste, elle a dévoilé lundi 11 mars un plan de développement visant à ouvrir 500 nouvelles boutiques et atteindre 4 milliards d’euros de ventes d’ici à 2026.

Cependant, en Espagne, ces deux compagnies ne sont pas représentatives de l’état du marché. Loin de leur croissance à deux chiffres, les ventes totales du secteur de la mode ont augmenté d’à peine 2,8 % en 2023 dans le pays, selon l’Association du commerce textile (Acotex). Un chiffre « décevant alors qu’elles avaient plongé de 40 % en 2020, et de 13 % de plus en 2021, avant de rebondir de 13 % en 2022, estime son président, Eduardo Zamacola. La tendance générale, ce ne sont pas les résultats d’Inditex mais les difficultés de nombreuses enseignes qui essaient simplement de survivre », dit-il. Ancien directeur de la marque familiale de mode pour enfants Neck & Neck, créée en 1993, il en sait quelque chose : sa société a été placée en liquidation judiciaire en 2023.

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