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Aux Pays-Bas, un gouvernement de « techniciens » pour une majorité comprenant l’extrême droite se profile

Le dirigeant du parti néerlandais d’extrême droite, le Parti pour la liberté (PVV), Geert Wilders, à son arrivée à la maison des représentants, à La Haye, le 14 mars 2024.

Pourtant vainqueur des élections de novembre 2023, le dirigeant d’extrême droite Geert Wilders ne sera pas premier ministre des Pays-Bas. Rompant avec la tradition qui veut que le chef du parti arrivé en tête s’installe dans le bureau du chef de gouvernement, à La Haye, le dirigeant du Parti pour la liberté (PVV) a fait savoir, mercredi 13 mars au soir, qu’il ne briguerait pas le poste.

En échange, les trois partis avec lesquels il négocie la formation d’une coalition poursuivront des discussions qui devraient désormais déboucher sur une alliance du PVV avec le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, libéral), le Nouveau Contrat social (NSC, centre droit) et le Mouvement agriculteur-citoyen (BBB).

Affirmant que son amour « pour le pays et l’électeur » était plus important qu’un poste, M. Wilders a indiqué qu’il n’aurait pu diriger le gouvernement que s’il bénéficiait de l’appui unanime de ses trois partenaires. Or, s’il était soutenu par Caroline van der Plas, la dirigeante du parti agrarien, il ne l’était que mollement par Dilan Yesilgöz-Zegerius, la ministre de la justice démissionnaire qui mène les négociations pour le VVD, et pas du tout par Pieter Omtzigt, le chef du NSC. Jeudi, il a décrit la situation comme « injuste au plan constitutionnel », mais il a confirmé son renoncement.

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Mark Rutte, le premier ministre démissionnaire, avait, lui, semblé mettre son parti en garde, dimanche 10 mars, quand il adressait un message à « cher Geert ». Le dirigeant libéral critiquait en fait M. Wilders pour ses attaques contre Femke Halsema, la maire d’Amsterdam, une écologiste accusée d’avoir autorisé des manifestations propalestiniennes à l’occasion de l’inauguration d’un Musée de l’Holocauste. « Avec cet avertissement déguisé, Rutte disait à son parti : ne vous embarquez pas avec cet homme, et certainement pas s’il devient premier ministre », écrivait, mercredi, le quotidien NRC.

Libéraux et centristes coincés

Libéraux et centristes ne pouvaient, en réalité, courir le risque de voir une personnalité aussi clivante que le populiste anti-islam conduire les affaires du pays. Mais, dans le même temps, ils ne pouvaient rompre des négociations tumultueuses sans entraîner un retour aux urnes qui aurait sans doute débouché sur une autre victoire du PVV, qui dispose déjà de 37 sièges sur les 150 de la Chambre des députés.

Enfin, il était impossible, surtout pour Mme Yesilgöz-Zegerius, de s’allier à la gauche socialiste et écologiste emmenée par l’ancien commissaire européen Frans Timmermans, seule alternative possible à une alliance avec l’extrême droite.

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