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Les mesures d’adaptation des villes au dérèglement climatique sont « insuffisantes », déplore la Cour des comptes

Dans la cour du musée du Louvre, à Paris, le 7 septembre 2023.

Les habitants des villes sont particulièrement exposés au changement climatique. Paris est la capitale européenne la plus directement concernée par les futures vagues de chaleur. Des difficultés d’approvisionnement en eau potable, comme le vit Barcelone actuellement, et des inondations pourront également les toucher.

Pour autant, la Cour des comptes a concentré son travail sur la manière dont les villes se préparent, ou pas, à la hausse des températures. Les stratégies de dix-neuf villes ou intercommunalités de plus de 50 000 habitants ont été passées au crible. La plupart d’entre elles se sont emparées du sujet tardivement et les mesures répondent très partiellement aux enjeux. Les villes végétalisent, mais c’est à peu près tout.

Toutes ces villes ont désormais leur plan climat-air-énergie territorial (PCAET), comme la loi les y oblige depuis 2016, mais la plupart l’ont adopté avec trois ans de retard. Surtout, les diagnostics sur lesquels ces plans ont été définis sont datés et insuffisants. Le risque accru d’inondation, ou les îlots de chaleur urbain, n’est pas forcément pris en compte. Certaines stratégies « demeurent superficielles et insuffisantes », et se réduisent à une énumération « sans déclinaison des étapes dans le temps ».

Une blague

Quand on regarde l’enchevêtrement des différents plans auxquels sont soumis les territoires, on croit à une blague. Même le « schéma simplifié » est d’une complexité infinie. Pour les PCAET, peu de communes ont intégré le retour des préfets, qui avaient constaté une « insuffisante prise en compte des vulnérabilités ». Certaines communes sont aussi dotées d’un plan climat. Paris a un « plan climat » et un plan « Paris frais ».

Le coût de l’inaction n’est jamais étudié dans les PCAET. Pour la plupart, les plans ne font pas l’objet d’une programmation financière. Quand les données sont disponibles, les montants consacrés à l’adaptation sont faibles. Blois (ville et agglomération) a consacré 2 % de son budget d’investissement depuis 2018 (4 millions d’euros). Besançon a consacré 15,3 millions d’euros, soit 7,3 % de son budget d’investissement, depuis 2017. Il y a pourtant de l’argent, relève la Cour : agences de l’eau, fonds vert du gouvernement.

Les collectivités s’adaptent en plantant des arbres et en désimperméabilisant les sols. En Europe, Madrid et Londres sont très volontaires sur le sujet. Madrid plante une « forêt métropolitaine » – 75 kilomètres de long, 2 300 hectares. Le rapport cite des exemples d’aménagement de quartiers très réussis à Nancy ou à Mulhouse. « Cependant, le passage à l’échelle de la ville s’avère complexe. »

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