Close

Le marché français de la musique pénalisé par la faiblesse des abonnements en streaming

Dans une boutique de vinyles, à Paris, le 18 février 2020.

L’étude annuelle du marché français de la production musicale en 2023 tombe à pic. Au moment précis où Spotify annonce que ses abonnements dans l’Hexagone deviendront « les plus chers d’Europe », le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) souligne, mardi 12 mars, que « la croissance numérique est en retard en France, comparée au top 10 des marchés mondiaux ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Spotify invoque la taxe streaming pour augmenter ses tarifs

Les auteurs précisent : « La progression de 10 % des revenus du streaming par abonnement (à 468 millions d’euros en 2023) reste trop faible pour nourrir pleinement le développement » de ce marché, d’autant plus que le streaming « constitue sa première source de création de valeur ».

Selon l’étude, des marges de progression existent notamment auprès des jeunes consommateurs et des seniors tandis que, depuis cinq ans, les abonnements payants n’ont pas franchement décollé. Là où la France, avec 12 millions de comptes payants, affiche un taux de pénétration de 16,5 %, l’Allemagne est à 17,5 %, le Royaume-Uni à 26,5 % et les Etats-Unis à 30 %. L’augmentation des prix de Spotify – dont ni le montant ni la date ne sont encore connus – pourrait dégrader encore ce classement puisque, en période de forte inflation, la tentation du désabonnement va croître. Et la concurrence frontale s’exacerbe plus que jamais entre les offres musique, cinéma, audiovisuel et sport.

Pour autant, Alexandre Lasch, directeur général du SNEP, soutient la décision commerciale de Spotify, qui prévoit d’augmenter le prix de son abonnement. Lui aussi continue de pester contre « les effets néfastes de la taxe streaming » (1,2 % du chiffre d’affaires France prélevé pour financer le Centre national de la musique). « Nous regrettons cette situation qui risque de handicaper le développement [de notre] marché du streaming », dit-il.

« Respect de la propriété intellectuelle »

De manière plus globale, le marché de la musique enregistrée progresse, pour la septième année consécutive. Il affiche certes une hausse de 5,1 % à 968 millions d’euros, mais ce résultat reste bien loin du pic de 2002. Il ne représente que 53 % de ce record historique. Dans ce total, les revenus générés par les supports physiques demeurent stables et constituent un quart des ventes ; la part du lion (75 %) revenant aux exploitations numériques.

Apportant de fait son soutien à Universal Music, le SNEP constate que « TikTok, la plate-forme dont la popularité s’appuie sur la musique, qui nourrit 85 % de ses contenus, ne la rémunère pas pour autant à la hauteur de cette contribution ». C’est précisément ce qui oppose aujourd’hui Univeral Music à la plate-forme chinoise dans le cadre du renouvellement de leur contrat. Pour cette raison, tout le catalogue de la major a été retiré de TikTok. Sur la question de l’intelligence artificielle qui divise aussi TikTok et Universal, Alexandre Lasch considère que les artistes doivent être « correctement payés pour leur travail. Le respect de la propriété intellectuelle n’est pas une option ».

Il vous reste 9.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top