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La Cour des comptes décrypte le retard de l’Etat dans l’adaptation au dérèglement climatique

Les conséquences du réchauffement étant de plus en plus sensibles, les gouvernements se retrouvent maintenant face à un double défi : atténuer les émissions de gaz à effet de serre pour freiner l’ampleur du bouleversement climatique, mais aussi préparer les sociétés aux impacts actuels et aux dégâts futurs. Le rapport annuel de la Cour des comptes, publié mardi 12 mars, est presque entièrement consacré à ce second point, celui de l’adaptation au changement. Un aspect crucial pourtant longtemps négligé des politiques écologiques.

Au fil des 725 pages du rapport, les magistrats de la Rue Cambon décryptent les retards de l’Etat, des collectivités et des entreprises en la matière. « La prise de conscience de l’urgence de l’adaptation est bien réelle, mais elle est hétérogène selon les secteurs », estime ainsi Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, qui décrit un défi « colossal » et pousse les responsables politiques à agir. « L’Etat ne joue pas correctement son rôle de stratège, qui consiste à fixer des objectifs clairs et à définir une trajectoire pour les atteindre », juge-t-il encore.

Alors que l’Europe a été durement touchée par la crise climatique depuis deux ans, avec des canicules et des sécheresses qui se sont succédé à un rythme soutenu, la France n’est pas au niveau de l’enjeu, selon les magistrats. Tout au long des seize chapitres thématiques – les villes, les réseaux de transport, la forêt, l’armée, le trait de côte, la santé, les banques et la finance, etc. –, les absences et les silences de l’Etat sont disséqués.

Sur un sujet majeur comme l’immobilier, le premier plan national d’adaptation au changement climatique (2011-2015) n’a « pas reçu de traduction concrète autre qu’un appui à la recherche ». Le deuxième plan (2018-2022) s’est contenté de disséminer des mesures sur ce sujet dans des « rubriques transversales ». « La problématique de l’adaptation au changement (…) impose en effet d’abord que des choix politiques soient faits, dans tous les domaines de l’action publique », peut-on lire dans le rapport. Un coup de pression alors que Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, doit mettre en consultation le troisième plan national d’adaptation au changement climatique « en avril », avant une présentation « à l’été ». Lundi soir, celui-ci a salué les « propositions pertinentes » du rapport et promis qu’elles « pourront éclairer les arbitrages sur les options de financement les plus pertinentes sur l’adaptation ».

Mener une véritable « planification »

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