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Fin de vie : le projet de loi suscite des réactions clivées d’associations et de syndicats de soignants

« Pacifier le débat » sur la fin de vie : l’objectif affiché par Emmanuel Macron dans l’entretien qu’il a accordé à La Croix et Libération, paru dimanche 10 mars, est loin d’être atteint au vu des réactions clivées que suscitent ses propos.

La présentation par le chef de l’Etat du projet de loi qui « ouvre la possibilité de demander une aide à mourir sous certaines conditions strictes » suscite la « consternation » et la « colère » d’une vingtaine de sociétés savantes et de syndicats de soignants opposés à l’aide active à mourir. Ce collectif dénonce « une confusion lexicale regrettable : le président retient le terme d’“aide à mourir”, en n’assumant pas que les options retenues relèvent de l’euthanasie et du suicide assisté ».

Emmanuel Macron indique que le projet de loi dispose qu’une personne malade qui aurait accès à une « aide à mourir », mais qui ne pourrait pas physiquement accomplir le geste létal pourrait demander l’assistance d’un soignant ou d’un tiers qu’elle aurait désigné. Il s’agit d’un « modèle ultra-permissif », réagit le collectif : « Aucun pays n’envisage l’administration de la substance létale par un proche. »

Les propos du président de la République « suscitent en moi davantage de tristesse que de colère », confie au Monde la docteur Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), membre du collectif de soignants. « J’ai l’impression d’avoir été abandonnée. Pour être prêts à soutenir les malades, les soignants que nous sommes ont besoin que la société dise à ces personnes : “Vous comptez pour nous et parce que vous le valez bien, on va vous soulager quoi qu’il en coûte.” A travers ce projet de loi, le président laisse entendre que ce que nous accomplissons auprès des malades serait secondaire. »

« Insuffisance » des moyens

La SFAP et le collectif des sociétés savantes dénoncent également « l’insuffisance » des moyens supplémentaires annoncés par le président de la République pour financer la « stratégie décennale » de développement des soins palliatifs et d’accompagnement, qui sera présentée « fin mars ». Près de 1,6 milliard d’euros sont annuellement dépensés aujourd’hui pour les soins palliatifs. Un milliard d’euros sur dix ans sera consacré en plus, indique le président. « Cela fait 6 % d’augmentation par an, calcule la présidente de la SFAP. Ce qui couvre à peine l’inflation et l’augmentation du nombre de personnes vieillissantes. »

A l’inverse, Jonathan Denis, président de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), se félicite de « l’annonce d’un calendrier assez précis qui rassure sur la volonté du président qu’un texte soit enfin soumis dans les semaines qui viennent à la représentation nationale ».

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