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Boeing : après le grave incident d’Alaska Airlines, un rapport accable les processus de fabrication

Des enquêteurs du National Transportation Safety Board examinent la porte-bouchon du Boeing 737-9 MAX d’Alaska Airlines, dans la propriété où elle a été récupérée, à Portland, dans l’Oregon, aux États-Unis, le 8 janvier 2024.

Le rapport accablant a été révélé par le New York Times (NYT), mardi 12 mars : sur 89 audits réalisés pour tester ses procédures industrielles, Boeing a défailli 33 fois. Il s’agit du résultat des enquêtes diligentées par la Federal Aviation Authority (FAA), dans la foulée du très grave incident d’Alaska Airlines, qui avait vu la porte-bouchon d’un boeing 737 Max 9 s’envoler dans les airs en plein vol, le vendredi 5 janvier.

Dans un communiqué publié début mars, la FAA laissait déjà entendre que les résultats étaient désastreux pour l’avionneur et le fournisseur de son fuselage, Spirit AeroSystems : « L’audit de six semaines de Boeing et Spirit AeroSystems (…) a révélé plusieurs cas dans lesquels les sociétés n’auraient pas respecté les exigences de contrôle de qualité de fabrication. La FAA a identifié des problèmes de non-conformité dans le contrôle des processus de fabrication, la manipulation et le stockage des pièces ainsi que le contrôle des produits de Boeing. ». « La FAA a donné à Boeing 90 jours pour présenter son plan d’action », enjoint l’organe de contrôle, qui exige un « plan d’actions correctives complet visant à résoudre les problèmes systémiques de contrôle qualité » et une mise à niveau de « la culture de sécurité de Boeing ».

La FAA, révèle le NYT, a également mené 13 audits chez Spirit AeroSystems, dont 7 se sont soldés par un échec. Il donne l’exemple d’ouvriers utilisant une carte magnétique de chambre d’hôtel pour tester un joint de porte. Les experts de la FAA ont aussi vu des ouvriers utiliser du savon liquide comme lubrifiant pour installer un joint de porte. Ce dernier a ensuite été nettoyé avec une étamine humide, indique le document, notant que les instructions étaient « vagues et peu claires sur les spécifications-actions à suivre ou à enregistrer par le mécanicien ».

Manquements et dissimulations

Un porte-parole de Spirit a déclaré au quotidien que la société « examinait toutes les non-conformités identifiées en vue de mesures correctives », tandis que Boeing assurait continuer « à mettre en œuvre des changements immédiats et à élaborer un plan d’action complet pour renforcer la sécurité et la qualité, et renforcer la confiance de nos clients et de [leurs] passagers ».

L’affaire est de surcroît devenue potentiellement pénale, avec une enquête du ministère fédéral de la justice, qui a déjà interrogé les pilotes et le personnel navigant du vol d’Alsaka Airlines. « Dans un événement comme celui-ci, il est normal que le ministère de la justice mène une enquête, a déclaré la compagnie. Nous coopérons pleinement et ne pensons pas être la cible de l’enquête. »

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