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Marché automobile : la revanche des véhicules hybrides

Le modèle hybride Renault Rafale E-Tech est exposé lors du 54e Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget (Seine-Saint-Denis), le 19 juin 2023.

Depuis longtemps, la cause est entendue. La motorisation hybride, qui associe une mécanique thermique et une autre électrique, s’apparente à une technologie de transition, dont le destin est de rendre plus fluide le passage du tout-essence au tout-électrique avant de s’effacer. L’intérimaire pourrait cependant voir son bail se prolonger.

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Les interrogations qui commencent à entourer le rythme de croissance des ventes de modèles 100 % électriques alimentent un attentisme dont l’hybride tire profit. Celui-ci est devenu une valeur refuge pour la plupart des constructeurs, surtout dans sa version classique, plus efficace que le mode micro-hybride et plus efficiente que les lourds hybrides rechargeables. Ceux qui programmaient déjà son déclin rapide face à l’inexorable montée de la voiture électrique déchantent.

« Je dois des excuses à Toyota », a, en février, admis, beau joueur, Adam Jonas, analyste du marché automobile chez Morgan Stanley. L’expert se disait convaincu que le numéro un mondial, bras armé de l’hybride depuis 1997 et souvent critiqué pour ne s’être engagé qu’avec la plus grande parcimonie dans la voie de la voiture électrique, faisait fausse route. En 2023, les ventes mondiales de modèles hybrides sont passées de 3,9 millions à 4,2 millions (des Toyota, pour la plupart).

Véhicules économiques en zone urbaine

En France, ces véhicules représentent 36,7 % des immatriculations sur les deux premiers mois de 2024, soit un bond de 4,8 points en un an, alors que la part de marché des voitures électriques (17,3 %) progressait de 2,9 points dans le même temps. Particulièrement économiques en zone urbaine, ces véhicules ont été massivement adoptés par les taxis.

Alors que Toyota, ainsi que, dans une moindre mesure, Renault et Hyundai dominent le marché européen de l’hybride, Ford et General Motors, qui ne juraient que par le tout-électrique, ont annoncé qu’ils retardaient certains de leurs investissements dans ce domaine, et allaient redonner davantage de place à l’hybride, qu’ils avaient jusqu’alors négligé. Aux Etats-Unis, Ford s’attend à voir ses hybrides progresser de 40 % en 2024.

« Nous pensions être plus avancés » dans la transition vers l’électrique, reconnaît Mary Barra, directrice générale de General Motors. Land Rover fait de même et a repoussé la sortie de ses futurs modèles à batterie. Au Salon international de l’automobile de Genève (26 février-3 mars), le groupe chinois SAIC a dévoilé le modèle hybride MG3, qui sera commercialisé autour de 20 000 euros. Cela lui permettra de concurrencer directement les Renault Clio et Toyota Yaris, dont les versions à motorisation thermique-électrique sont un succès. Bref, l’hybride a le vent en poupe. Depuis le début de l’année, l’action Tesla a plongé de 18 %, pendant que celle de Toyota gagnait 39 %.

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