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Elections européennes 2024 : un attachement au projet européen chez près de trois quarts des sondés

Lors du premier meeting du parti Renaissance pour les élections européennes de 2024, à Lille, le 9 mars 2024.

L’avance considérable prise par le Rassemblement national (RN) dans les sondages pour le scrutin européen de juin nourrit une petite musique, celle d’une élection jouée d’avance, que l’on assortit volontiers d’une autre rengaine, celle d’un désintérêt présumé – ou d’une hostilité – des Français à l’égard de Bruxelles. Notre enquête électorale permet de nuancer ces idées.

Souvenons-nous d’abord qu’en 2019, en dépit de la crise des « gilets jaunes » qui s’était retrouvée au cœur de la campagne nationale, La République en marche (l’ancien nom de Renaissance) talonnait le RN à quelques centièmes près. Le parti présidentiel, quoique affaibli sur la scène domestique, bénéficiait encore de l’élan de l’élection présidentielle de 2017 et, dans une certaine mesure, des inquiétudes liées à un Brexit toujours en cours et de l’Amérique antagoniste de Donald Trump.

Aujourd’hui, l’infime écart s’est transformé en gouffre béant, avec 31 % d’intention de vote pour la liste de Jordan Bardella, le président du RN, et 18 % pour celle menée par Valérie Hayer, la tête de liste de Renaissance. Le reste du paysage politique national poursuit son éclatement : 11,5 % pour le Parti socialiste, 8,5 % pour Europe Ecologie-Les Verts, 7 % pour Les Républicains et La France insoumise.

Pas de remise en cause de l’UE

A trois mois de l’élection, rien n’est joué pour autant. N’alimentons pas cette dangereuse idée selon laquelle l’échéance du 9 juin ne serait qu’une formalité de mi-mandat, un vote sanction infligé au gouvernement, au bénéfice d’un RN qui n’aurait que 2027 en ligne de mire. Ce qui ressort de notre enquête, c’est que, en dépit de la progression historique du RN, l’attachement au projet européen n’a pas régressé : 73 % des Français s’y disent favorables. Chez les 18-24 ans, ce score monte à 80 %, et à 86 % chez les agriculteurs qui sont, parmi l’ensemble des catégories socioprofessionnelles interrogées, les plus attachés au projet communautaire.

Certes, une majorité de Français (54 %) marque un désaccord avec la façon dont ce projet est mis en place aujourd’hui, mais ils ne remettent pas en cause son existence. On observe même une progression de 4 points par rapport au dernier scrutin chez ses défenseurs les plus farouches. Cet attachement est souvent lié à la capacité des Français de jouir des bénéfices de l’Union européenne (UE) à travers leurs modes de vie ou leurs revenus : 66 % des ménages aux revenus les plus faibles sont favorables au projet européen, ils sont plus de 85 % à l’être chez les plus aisés.

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