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Novo Nordisk, l’ogre danois de la pharmacie dopé par son médicament anti-obésité

Lars Fruergaard Jorgensen, PDG de Novo Nordisk, lors d’une conférence de presse au siège de Novo Nordisk à Bagsvaerd (Danemark), le 31 janvier.

Rares sont les laboratoires à souffler leur centième bougie en affichant une santé aussi éclatante. Et encore moins dans un contexte économique mondial aussi tendu. Depuis deux ans, l’envolée vertigineuse de Novo Nordisk affole tous les compteurs. Y compris ceux de l’économie du Danemark, sa patrie, dont la croissance en 2023 serait largement due aux bonnes performances de l’industriel pharmaceutique, selon les analystes de la plus grande banque du pays, Danske Bank.

Après avoir détrôné, fin septembre 2023, le géant du luxe LVMH à la première place au palmarès des capitalisations boursières européennes, le Danois vient de battre un nouveau record. Jeudi 7 mars, sa valorisation a fait un saut de 8 % pour s’établir à 566 milliards de dollars (environ 517 milliards d’euros), coiffant au poteau l’américain Tesla, dont le patron, Elon Musk, ironie de l’histoire, a involontairement contribué à faire connaître auprès du grand public le dernier médicament vedette du laboratoire, en vantant ses mérites sur le réseau social X en 2022.

C’est justement cet engouement mondial pour le Wegovy, un traitement pour la perte de poids à destination des patients souffrant d’obésité ou de surpoids, et disponible uniquement sur ordonnance, qui explique le regain de vitalité de Novo Nordisk ces dernières années. Car jusqu’en 2021, date à laquelle son médicament injectable a obtenu l’aval de l’Agence américaine du médicament pour sa commercialisation, le laboratoire pharmaceutique n’attirait guère les regards, malgré son statut de premier fabricant mondial d’antidiabétiques.

Certes, ces derniers lui assuraient de confortables revenus et une croissance annuelle régulière, mais le laboratoire peinait à enthousiasmer les investisseurs et à s’épanouir hors de ce domaine. Le lancement en 2017 d’un nouveau traitement pour lutter contre le diabète de type 2, l’Ozempic, un analogue du GLP-1 (il « imite » l’action de cette hormone digestive), va cependant changer la donne.

Pris de court par son succès

Car ce produit, outre ses propriétés dans la régulation de la glycémie, se révèle également, à la surprise générale, particulièrement prometteur dans la perte de poids. De quoi donner des idées au géant danois, qui s’empresse alors de le décliner dans le traitement de l’obésité sous le nom de Wegovy. Un pari qui s’avère gagnant.

En 2023, le laboratoire a engrangé 31,1 milliards d’euros de ventes (+ 36 % à taux de change constant sur un an), dont 5,6 milliards d’euros grâce aux médicaments contre l’obésité (le Wegovy, mais aussi, dans une moindre mesure, le Saxenda, plus ancien et à l’efficacité plus modeste). Une belle performance, alors que le Danois est encore aux prémices de la commercialisation de sa nouvelle vedette, et que celle-ci n’est actuellement disponible que dans une poignée de pays (Etats-Unis, Danemark, Norvège, Allemagne, Royaume-Uni, Islande, Suisse et Emirats arabes unis).

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