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Julien Bayou, accusé de « violences psychologiques » par son ancienne compagne, annonce se mettre en retrait pour se défendre

Le député écologiste Julien Bayou à l’Assemblée, le 27 février 2024.

Julien Bayou, ancien leader d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) accusé de « violences psychologiques » contre son ex-compagne, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il se mettait en retrait de son parti et de son groupe à l’Assemblée nationale pour pouvoir se défendre. « Je ne m’exprimerai plus en leur nom le temps de l’enquête », ajoute-t-il. Dans un communiqué, le bureau exécutif des Ecologistes a annoncé avoir voté la suspension à titre conservatoire de M. Bayou et « la saisine du conseil politique régional, seule instance pouvant prendre des sanctions selon [leurs] statuts actuels ».

La veille, Anaïs Leleux, avait annoncé qu’elle avait déposé une plainte contre lui pour harcèlement moral et abus frauduleux de l’état de faiblesse. Dans un long entretien diffusé mardi par le site Les Jours, Mme Leleux, militante féministe, reproche « des violences psychologiques » à son ancien compagnon, qui lui a « fait croire » qu’elle était « folle ».

La trentenaire, qui a milité au sein d’Amnesty International, du collectif #Noustoutes et fondé le cercle de réflexion Pourvoir féministe, l’accuse en outre d’abus de faiblesse. Alors qu’elle était « suicidaire » et en « stress post-traumatique », elle signe « plein de papiers » : « Une convention de séparation, un protocole d’accord, un acte de vente… ». « Il s’est acharné sur moi, alors que j’étais au bout du rouleau », juge-t-elle.

La militante a également porté plainte contre X pour non-assistance à personne en danger, a-t-elle fait savoir aux Jours. Les plaintes contre M. Bayou et contre EELV sont également à l’analyse, selon le parquet.

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Faits « pris très au sérieux »

« Les faits dont [Anaïs Leleux] témoigne sont extrêmement graves et nous les prenons très au sérieux. Ecouter la parole des femmes victimes, l’encourager et agir en conséquence est de notre responsabilité en tant que parti », a réagi le parti écologiste mercredi. Dans un message publié sur son compte X, la présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, a estimé que « cette décision était nécessaire, pour que, pendant le temps de la procédure judiciaire, il ne s’exprime pas en notre nom ».

Julien Bayou avait dû quitter la tête de son parti à cause des premières révélations sur cette affaire, en juillet 2022. La cellule interne d’EELV sur les violences et harcèlements sexuels s’était saisie à la suite d’un courriel d’Anaïs Leleux. Aucune plainte n’avait alors été déposée ni aucune enquête judiciaire ouverte. Elle a pris un nouveau tour en septembre, lorsque la députée Sandrine Rousseau a accusé M. Bayou de « comportements de nature à briser la santé morale des femmes », après avoir « reçu longuement » Mme Leleux chez elle.

Julien Bayou a démissionné quelques jours tard du secrétariat national d’EELV, dénonçant, par la voix de son avocate, « une instrumentalisation du combat » contre les violences faites aux femmes « à des fins politiques », à l’approche du Congrès du parti.

Le Monde avec AFP

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