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Etats-Unis : un vote des sénateurs repousse le shutdown et permet d’avancer vers un bouclage du budget

Quelques heures avant le gong, prévu à minuit, les sénateurs américains ont validé, vendredi 8 mars, un accord sur le budget, évitant ainsi la paralysie partielle de l’administration fédérale. Une enveloppe de 467,5 milliards de dollars (425 milliards d’euros environ) a été approuvée par 75 voix contre 22, malgré le désaccord de plusieurs républicains autour de certaines dépenses.

Cet accord, qui englobe la moitié des douze lois devant être adoptées pour l’année 2024, permet à tout un panel d’agences et de ministères de continuer à fonctionner, comme l’agriculture, le commerce, la justice, la science, l’environnement, le logement et les transports, jusqu’à la fin de l’exercice financier, soit le 30 septembre. Sans cet accord de dernière minute, ces administrations auraient été mises à l’arrêt dans ce que les Etats-Unis appellent un shutdown.

Le chef démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a salué un « grand pas » vers l’adoption d’un budget complet pour l’année 2024. « A ceux qui craignent qu’une gouvernance divisée signifie que jamais rien ne se fait, cette enveloppe bipartite dit le contraire : il aide les parents, les vétérans, les pompiers, les agriculteurs, les cantines scolaires et bien d’autres choses encore », a-t-il ajouté.

« Arrêter de jouer avec le feu »

Le projet de loi avait déjà été adopté mercredi par la Chambre des représentants, l’étape la plus critique car les élus de la frange la plus à droite des républicains, proches de Donald Trump, avaient jusqu’à présent réussi à bloquer le processus. Les conservateurs jugeaient entre autres certaines dépenses excessives, citant par exemple 1 million de dollars pour un centre de justice environnementale à New York, 4 millions de dollars pour une promenade au bord de l’eau dans le New Jersey et 3,5 millions de dollars pour un défilé de Thanksgiving dans le Michigan.

« Les contribuables américains ne devraient pas être utilisés comme une tirelire politique », a déclaré le sénateur républicain de Floride, Rick Scott.

« J’exhorte mes collègues à arrêter de jouer avec le feu, a dit, de son côté, la sénatrice républicaine du Maine Susan Collins, membre de la commission sénatoriale des crédits. Il serait irresponsable de notre part de ne pas approuver ces projets de loi et de ne pas faire le travail fondamental que nous avons en matière de financement du gouvernement. »

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Série de mini-lois

L’enveloppe comporte aussi des réductions de budget allant jusqu’à 10 % pour certaines agences fédérales qui sont dans la ligne de mire des républicains, comme le FBI ou l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Le budget « impose de fortes coupes » à ces agences, « qui, sous l’administration Biden, ont menacé nos libertés et notre économie », a déclaré le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson.

L’autre moitié du budget, qui comprend des sujets sensibles, comme l’armée ou la sécurité des frontières, a été reportée dans une deuxième enveloppe qui doit parvenir sur le bureau du président Joe Biden d’ici au 22 mars.

Jusqu’à présent, la paralysie budgétaire a été évitée, mais à chaque fois à la dernière minute. Pour pallier l’absence d’un accord sur un budget annuel, le Congrès a dû fonctionner par une série de mini-lois pour prolonger le budget de quelques jours, semaines ou mois.

Le Monde avec AP et AFP

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