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Des eurodéputés s’alarment du possible retrait des Emirats arabes unis de la liste des pays à haut risque de blanchiment

L’émirat de Dubaï est régulièrement soupçonné d’abriter l’argent de criminels et d’oligarques russes sous sanctions.

Les Emirats arabes unis (EAU), parmi lesquels figure Dubaï, régulièrement soupçonné d’abriter l’argent de criminels et d’oligarques russes sous sanctions, seront-ils bientôt retirés de la liste des pays tiers à haut risque de blanchiment établie par l’Union européenne (UE) ? C’est le scénario noir que veut éviter un groupe transpartisan d’eurodéputés, alors que l’Europe a fait de la lutte contre l’argent sale et le financement du terrorisme une priorité, et doit adopter prochainement un plan d’action renforcé sur le sujet.

Selon les informations du Monde, sept parlementaires européens demandent à la Commission des éclaircissements sur son intention de « blanchir » les Emirats arabes unis, en les sortant de la liste où ils ont été fichés il y a seulement un an.

Cette décision de l’exécutif bruxellois a été prénotifiée le 29 février aux eurodéputés membres des commissions « ECON » (affaires économiques et monétaires) et « LIBE » (libertés civiles), et pourrait être annoncée officiellement avant la mi-mars. Dans un courrier commun, le Français Damien Carême (Verts/Alliance libre européenne), le Finlandais Eero Heinaluoma (Socialistes et démocrates) et des élus des groupes Renew Europe et La Gauche unitaire européenne ont mis en garde, vendredi 8 mars, la commissaire Mairead McGuinness, chargée des services financiers, contre une décision hâtive et porteuse de risques pour le système financier de l’UE.

« Nous demandons instamment à la Commission (…) d’évaluer de manière approfondie si les critères de radiation sont effectivement remplis avant de proposer le retrait des EAU de la liste », plaident les signataires de cette lettre, tous fins connaisseurs des questions de criminalité financière et associés aux négociations européennes sur le futur règlement antiblanchiment.

Des « progrès significatifs » sur la lutte antiblanchiment

Certes, le projet de décision de la Commission européenne ne tombe pas du ciel. Il s’appuie sur l’analyse du Groupe d’action financière (GAFI), l’organisation intergouvernementale de référence, qui édicte et diffuse les normes antiblanchiment à l’échelle mondiale.

Le 23 février, l’organisme a annoncé le retrait des EAU de sa liste « grise » de pays sous surveillance renforcée – qui n’en compte plus que vingt-et-un. Des « progrès significatifs » ont été accomplis par les Emirats pour « améliorer leur dispositif de lutte antiblanchiment » et corriger les défaillances identifiées en 2022, a justifié le GAFI, citant la volonté des émirats de « faciliter les enquêtes » sur le blanchiment dans le cadre de la coopération internationale, « une hausse des déclarations de soupçon » de la part des entreprises, « une augmentation des poursuites et des sanctions », ou encore « une meilleure compréhension » de la question liée au « contournement des sanctions de l’ONU par le secteur privé ».

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