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Une saison de ski chaotique pour les stations de basse et moyenne montagne : « Ils étaient comme des fous sur cette neige toute brune »

Dans la station de ski jurassienne de Métabief, le 20 février 2024.

Un peu plus tôt dans la journée, le directeur des remontées mécaniques de Métabief (Doubs) observait des enfants qui s’amusaient sur une « pauvre bande de neige de culture », maintenue tant bien que mal pour leur permettre de faire de la luge. « Ils étaient comme des fous sur cette neige toute brune, et je me demandais : est-ce qu’ils connaîtront, ici, le manteau blanc ? », s’interroge Olivier Erard. Dans cette station jurassienne, qui culmine à 1 500 mètres, il est tombé sur l’ensemble de l’hiver moins de 50 centimètres de neige, alors que la moyenne des quinze dernières années était de 2 mètres.

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Au début des vacances de février, le domaine skiable a tout de même réussi à ouvrir une poignée de pistes, dopées à la neige de culture. Puis il a fermé. « Je n’ai jamais connu un hiver comme cela, concède Jean-Pascal Chopard, directeur de Jura Tourisme. On a un sentiment de déception, même si, dans notre malheur, nous avons eu une météo ensoleillée, ce qui a permis aux vacanciers de faire de la rando et du VTT. » « La question, c’est de savoir quand arrêter l’acharnement thérapeutique », commente Olivier Erard, qui a fixé, à Métabief, un cap de sortie du ski entre 2030 et 2040.

A l’image des stations de ski du Jura, celles des Vosges et du Massif central (soit une cinquantaine de stations, sur les deux cent vingt que compte la France) ont traversé les vacances de février avec très peu de neige, même si le Massif central s’est rattrapé ces derniers jours. Les températures élevées n’ont pas permis à la neige de culture de prendre le relais. « Dans les Vosges, nous avons eu énormément de pluie en janvier, ce qui a mis à néant la production que nous avions préparée pour les vacances », indique Cyril Braesh, directeur du syndicat mixte de la vallée de Munster.

Certaines stations ont réussi à garder quelques pistes ouvertes, comme La Bresse, dans les Vosges, qui culmine à 1 300 mètres. Le nombre de forfaits vendus a toutefois chuté de 40 % par rapport à 2023. La semaine du 4 mars, seules deux descentes continuent d’être entretenues. « On ouvre au minimum, pour maintenir les cours de l’école de ski », explique Julie Grob, directrice de l’office de tourisme.

« Le malheur des uns fait le bonheur des autres »

Ailleurs, la situation était meilleure. Les stations des Pyrénées et des Alpes de moyenne et haute montagne dressent un bilan de vacances « convenables, voire très bonnes », avec une fréquentation « en hausse, du fait d’un bon enneigement en haute altitude », note l’Observatoire national des stations de montagne. En Savoie et en Haute-Savoie (deux tiers des forfaits vendus à l’échelle nationale), le taux d’occupation a atteint 86 % sur la période des vacances scolaires, soit quatre points de plus qu’en 2023. Une dynamique portée par la hausse de 13 % du nombre de skieurs étrangers, en particulier britanniques.

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