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Chez les salariés du CAC 40, de vrais avantages qui n’effacent pas un manque d’équité

Le siège de TotalEnergies, dans le quartier d’affaires de la Défense, près de Paris, le 14 septembre 2023.

Quand elle est approchée par un chasseur de têtes pour une offre de travail dans un « plus petit groupe », Lucie (les prénoms ont été modifiés) n’oublie jamais le « package de rémunération global » dont elle bénéficie chez Renault. En 2024, l’intéressement et la participation, « ce sera environ deux fois mon salaire net après impôts », explique la jeune femme. Qui n’a pas manqué aussi de participer à un plan d’actionnariat salarié avec des actions à prix décoté. « J’ai sauté sur cette occasion de me faire un peu d’épargne : mes actions Renault achetées en 2022 à 22,02 euros en valent 38 aujourd’hui. »

En annonçant leurs résultats record, les entreprises du CAC 40 ont insisté sur ce « partage de la valeur ». Carrefour a souligné que son 1,66 milliard d’euros de résultat net (+ 23,1 % par rapport à 2022), « fruit du travail et de l’engagement exceptionnel des équipes et des partenaires franchisés », allait lui permettre « de relever significativement son dividende, d’annoncer un nouveau rachat d’actions et d’augmenter une nouvelle fois la participation et l’intéressement des collaborateurs en France ».

Stellantis a communiqué sur le fait que ses salariés étaient « récompensés à hauteur de 1,9 milliard d’euros au niveau mondial », vantant ses programmes de « rémunération variable et de redistribution », et son nouveau « plan d’actionnariat salarié ». TotalEnergies, de son côté, a rappelé ses « mesures en faveur de [ses] collaborateurs », dont « une enveloppe d’augmentation de salaire de 5 % », « une nouvelle prime de partage de la valeur entre 2 000 et 4 000 euros, et un intéressement-participation versé en 2023 de plus de 9 100 euros en moyenne par salarié ».

Quand, après plusieurs années passées chez l’un des sous-traitants d’Airbus, Etienne a pu rentrer chez l’avionneur européen, il n’a pas hésité. D’autant qu’il était mieux payé pour moins de responsabilités, avait dix semaines de vacances, soit trois de plus qu’auparavant, et jouissait de « tous les avantages liés au CSE [comité social et économique] » et au restaurant d’entreprise, avec une prime d’intéressement-participation « sans commune mesure ». « Une année, un calcul des rémunérations “all inclusive” fait par l’entreprise passait mon salaire de 2 700 euros à 3 600 euros net mensuels », raconte-t-il.

« Rien qu’en remboursement du CSE sur nos vacances, en aides pour les tickets de cinéma et de spectacle et en chèques-cadeaux à Noël, j’ai touché de 1 500 à 2 000 euros », a calculé Lucie. Analyste de données chez Michelin, à Clermont-Ferrand, Sarah, elle, se réjouit de bénéficier « d’un salaire parisien en province » et d’une prime variable qui, en 2024, équivaut au triple de son salaire mensuel, mais aussi du « pack mutation » : « Si j’en ai marre de vivre en Auvergne, je peux, sans risque financier ou professionnel, partir pour Paris ou l’étranger. »

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