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Thomas Charbonnier, gynécologue : « Le don de gamètes peut augmenter les chances de grossesse de 15 % à 20 % »

Quand on est un couple infertile, un couple de femmes ou une femme seule, il se peut que l’on ait besoin d’avoir recours à un don de gamètes – ovocytes ou spermatozoïdes – pour obtenir une grossesse dans le cadre d’une procréation médicalement assistée (PMA), également appelée « assistance médicale à la procréation » (AMP).

Qui donne ? Qui reçoit ? Comment un don se déroule-t-il ? Quels sont les critères ? Le docteur Thomas Charbonnier était l’invité du podcast « (In)fertile ». Il est gynécologue et, jusqu’en octobre 2023, était référent national AMP à l’Agence de la biomédecine.

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Entre la promulgation de la loi de bioéthique, en août 2021, et le 30 juin 2023, près de 30 000 demandes de première consultation pour une PMA avec don de spermatozoïdes ont été recensées. Il y en avait environ 2 000 pour les couples hétérosexuels jusqu’en 2019. Que reflètent ces chiffres ?

Il faut distinguer deux choses importantes dans cette augmentation. On a, d’une part, les nouveaux publics, qui créent une demande sans précédent : les couples de femmes et les femmes seules. Et, d’autre part, ces dernières années, on constate une hausse de l’infertilité liée à nos modes de vie, à la pollution, aux produits toxiques, à l’alcool…

Qui sont les donneurs ?

Il y a deux grands types de donneurs : les jeunes entre 20 et 25 ans qui n’ont pas de problème de fertilité mais se sentent concernés, et les proches de gens qui ont dû bénéficier d’un don. C’est un principe de solidarité nationale : quand une femme ou un homme vient donner, il le fait vraiment pour les autres. C’est un don de soi, un très gros effort de solidarité.

En 2022, 764 hommes ont donné leurs spermatozoïdes, et 990 femmes, leurs ovocytes. Est-ce suffisant pour répondre à la forte demande ?

Ce n’est jamais suffisant, et c’est pour cela que nous faisons des campagnes de communication pour inciter à donner. Mais il faut différencier le nombre de donneurs et le nombre de gamètes. Chez l’homme, quand on fait un recueil de sperme, on récolte ce qu’on appelle des « paillettes », c’est-à-dire un stock de millions de spermatozoïdes. Un seul don pourra donc servir à plusieurs femmes (dans la limite de dix enfants). Chez les femmes, le prélèvement est plus compliqué, plus lourd. On récolte entre huit et dix ovocytes à chaque fois.

Quels sont les critères pour être donneur ou donneuse ?

Depuis la loi de bioéthique de 2021, les critères ont été allégés. Il n’est plus nécessaire d’avoir déjà eu des enfants pour donner. Le recueil du consentement du conjoint n’est plus obligatoire et on a augmenté le nombre de tentatives possibles pour les donneuses. Il faut donc « seulement » avoir entre 18 et 45 ans, et être en bonne santé.

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