Close

De nombreux centres sociaux dans le rouge, l’Etat promet un « geste financier »

Au centre social du quartier de la Bourgogne , à Tourcoing (Nord), le 11 septembre 2023.

« Depuis des années, les centres sociaux essaient de faire avec ce qu’ils ont, mais là on est arrivés au bout du bout. Il n’y a plus une seule économie à faire », se désole Tarik Touahria, président de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF). Les acteurs du secteur multiplient les alertes.

Jeudi 7 mars, le ministère du travail, de la santé et des solidarités doit annoncer un « geste financier », lors d’une réunion qui réunit les différents partenaires et financeurs. Pour le moment, aucun montant n’a été communiqué. La FCSF, elle, se réjouit de cette annonce, mais rappelle qu’elle réclamait un fonds exceptionnel de 64 millions d’euros.

Réparties sur l’ensemble du territoire, ces 2 373 structures de proximité, qui proposent des activités sociales, culturelles, éducatives et familiales, sont confrontées à une augmentation importante des coûts : inflation, hausse des prix de l’énergie, mais aussi l’entrée en vigueur, au 1er janvier, d’une nouvelle convention collective qui a entraîné une revalorisation salariale des personnels.

Financements variés

« Une augmentation des salaires bienvenue et absolument nécessaire pour renforcer l’attractivité de nos métiers, rappelle M. Touahria, mais qui a entraîné une hausse du budget des centres sociaux de 8 %. Les financements, eux, n’ont pas augmenté à hauteur de nos besoins. Concrètement, il y a déjà des centres qui ont dû fermer. »

Principalement financés par les communes et intercommunalités (41 %), la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) – 30 % – et l’Etat (7 %), les centres sociaux appelaient donc à un « sursaut collectif » et s’étaient mobilisés, le 31 janvier, au cours d’un mouvement national. Selon les chiffres fournis par la FCSF, en 2022, 637 structures étaient en déficit moyen de 31 000 euros. Une situation qui s’est encore dégradée en 2023, assure le président, qui admet toutefois que ce déficit a pu être, en partie, compensé par une hausse des financements de la CNAF.

« Nous avons négocié avec l’Etat pour avoir une revalorisation de nos financements pour tenir compte de l’inflation et des augmentations salariales, indique Gaëlle Choquer-Marchand, directrice générale déléguée chargée des politiques sociales et familiales de la CNAF. Après une hausse de 4 % en 2023, nos structures de crédit vont permettre d’augmenter de nouveau les financements, à hauteur de 11 % pour 2024. »

« L’enjeu, c’est que les autres partenaires augmentent aussi leurs aides pour que le budget progresse. Il ne faut pas que notre effort se traduise par une baisse de financement des autres », ajoute Mme Choquer-Marchand. Mais pour les communes, qui peinent à boucler leur budget, c’était bien à l’Etat de fournir un effort financier. « On est déjà à l’os », prévient Gilles Leproust, président de l’Association des maires ville et banlieue de France, convié à la réunion du 7 mars.

Il vous reste 43.32% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top