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Ariane-6 approche de son premier lancement

Cette photo diffusée le 5 mars 2024 par ArianeGroup montre l’étage principal et l’étage supérieur du vol inaugural d’Ariane 6 sur la chaîne d’assemblage final du corps central au Bâtiment d’assemblage des lanceurs (BAL) du Centre spatial guyanais (Centre Spatial Guyanais) à Kourou, en Guyane française.

Si tout se passe bien d’ici à l’été, les quatre années de retard du programme Ariane-6 ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir. La fusée européenne, qui a accumulé les déboires depuis le lancement du projet, en 2014, devrait, comme annoncé en décembre 2023, faire son premier vol entre la mi-juin et le 31 juillet. « La fenêtre de tir n’a pas changé », a confirmé, jeudi 7 mars, Martin Sion, président exécutif d’ArianeGroup devant l’Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace.

« Depuis six mois, avec les équipes de l’Agence spatiale européenne et du Centre national d’études spatiales, nous avons peu à peu repris la maîtrise du planning », a-t-il précisé. Les déboires sont nés d’un manque d’avant-projet technique détaillé lors de la conception de la fusée, lié à l’absence de transmission de savoirs. « Entre le lancement du projet d’Ariane-5, en 1988, et celui d’Ariane-6, vingt-six ans se sont écoulés », a rappelé M. Sion. Il a fallu reformer des compétences. Se sont ajoutés les deux ans de Covid-19, le tout sur fond de tensions entre Français et Allemands, les deux principaux contributeurs du projet, à hauteurs respectives de 55,3 % et de 22 %.

Le Canopée transportant des composants du lanceur européen Ariane 6, près de Kourou, le 21 février 2024.

Voilà trois semaines, les deux étages du lanceur ont été transférés par bateau au centre spatial guyanais de Kourou et sont en cours d’assemblage. La fusée sera ensuite emmenée sur son pas de tir. Débutera alors une revue de qualification pour vérifier chaque élément. De son issue dépendra la date de son envol.

Neuf lancements annuels

Les lancements commerciaux commenceront six mois après le vol inaugural. L’Europe retrouvera alors l’accès à l’espace dont elle s’est privée depuis octobre 2023. La montée en puissance sera progressive, pour atteindre le rythme de neuf lancements par an, dont quatre seront réservés aux Etats européens pour leurs besoins institutionnels, militaires ou scientifiques. Avec cet engagement et en contrepartie d’une aide financière de 340 millions d’euros, les Etats ont exigé une réduction des coûts. ArianeGroup s’est engagé sur une baisse de 11 %.

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Avec l’objectif de neuf lancements annuels, Ariane-6 sera loin derrière la centaine de Falcon 9 lancées par SpaceX. « Ce n’est pas comparable », souligne Martin Sion. La fusée d’Elon Musk sert essentiellement à mettre en orbite les milliers de satellites de sa constellation Starlink, alors que le lanceur européen est avant tout adapté aux besoins des Etats, pour ensuite « capter une partie du marché commercial », explique-t-il. Vingt-huit commandes ont déjà été engrangées, signe que ce marché a besoin de lanceurs et n’en veut pas qu’un seul.

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