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Subventions menacées : Aurore Bergé se défend de toute instrumentalisation, même si aucune association féministe financée par l’Etat ne s’avère concernée

Après avoir évoqué l’idée de couper les subventions aux associations féministes ayant eu des « propos ambigus » sur l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, Aurore Bergé, la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a finalement déclaré, samedi 2 mars, que l’examen par l’administration n’a pas permis de découvrir des propos jugés ambiguës « parmi celles qui sont financées par l’Etat », dans une interview au Parisien.

Interrogée sur son « instrumentalisation » de la situaiton dénoncée par des associations depuis un mois, Aurore Bergé a rétorqué qu’« on ne peut pas avoir l’indignation sélective ». « Chacun peut être en total désaccord avec le gouvernement, c’est même une liberté absolue et j’en suis aussi la garante. En revanche, soyons collectivement au rendez-vous quand des femmes sont visées parce qu’elles sont des femmes ! », a-t-elle lancé.

La ministre avait annoncé mi-février que le gouvernement était en train de passer « au crible » les déclarations liées à l’attaque sans précédent du 7 octobre de toutes les associations féministes, exprimant son refus de voir l’Etat soutenir financièrement « des associations qui ne sauraient pas caractériser ce qui s’est passé » ce jour-là. Ce en référence aux 1 160 personnes qui ont été tuées par le mouvement islamiste mais aussi aux violences sexuelles ayant été commis ce jour-là, et qui sont depuis documentées.

« Je voulais le garantir. Et je voulais surtout envoyer un message clair », s’est justifiée samedi la ministre. Elle a ajouté avoir demandé « une évaluation, parce qu’il n’est pas possible de subventionner des associations qui auraient fait l’apologie des crimes terroristes du Hamas ».

Mission interministérielle « sur les violences sexistes et sexuelles »

Par ailleurs, alors qu’un nouveau mouvement #MeToo secoue le cinéma français, Aurore Bergé a annoncé samedi lancer « avec tous les ministères », de la santé, de la culture, des sports, de la fonction publique et le sien, « une mission sur les violences sexistes et sexuelles ».

Son objectif ? « Comprendre les mécanismes à l’œuvre, pour changer les règles dans tous les lieux où une domination hiérarchique s’exerce, où une relation d’autorité existe. Partout des contre-pouvoirs et des garde-fous doivent être mis en place », a-t-elle martelé.

Cette mission interministérielle, lancée officiellement dans « les prochains jours », se déroulera durant « trois mois », et sera encadrée par « six experts », a précisé à l’Agence France-Presse l’entourage de la ministre.

Enfin, interrogée sur les 10 milliards d’économies annoncées récemment par le gouvernement, annulant 7 millions d’euros de crédits prévus pour l’égalité femmes-hommes, Aurore Bergé a assuré que cela ne concernera « jamais la question des violences » sexistes et sexuelles, ajoutant : « Je suis très claire là-dessus, c’est la grande cause des deux quinquennats du président de la République ».

Le Monde avec AFP

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