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« Furies », sur Netflix : Marina Foïs et Lina El Arabi jouent à John Wick dans le bruit et la fureur

Selma (Marina Foïs) et Lyna (Lina El Arabi) dans la série « Furies », créée par Jean-Yves Arnaud et Yoann Legave.

NETFLIX – À LA DEMANDE – SÉRIE

Voilà une série qui exige beaucoup : d’abord de faire abstraction de tous les points de QI au-dessus de 70 dont on peut disposer, ensuite d’oublier tout ce qu’on a déjà vu et qui est ici recyclé, en particulier la série des longs-métrages dont John Wick est le héros (mais aussi le film Mr. et Mrs. Smith de 2005, et même la série Lupin, pour la peinture surréaliste de la police et l’utilisation des décors parisiens). Il faudra enfin se convaincre que Marina Foïs peut prendre place dans la galerie des démons et anges exterminateurs, entre Charles Bronson et Michelle Yeoh.

Une fois cette discipline maîtrisée, on peut pleinement profiter de Furies, saga affranchie de toute inféodation à la réalité (ce qui peut être un atout), mais aussi de toute cohérence interne (ce qui est plus gênant). Le poste de Furie est une charge héréditaire, conférée à sa titulaire par les chefs des six familles parisiennes du crime. Celles-ci se distinguent par leur spécialité (jeu, prostitution, stupéfiants…) et traitent leurs affaires courantes en leur siège social, un hôtel particulier pour le narcotrafiquant en chef, un grand magasin pour la mère de toutes les maquerelles…

Et pour maintenir la paix entre elles en dépit de leurs convoitises contradictoires, elles ont confié le maintien de l’ordre criminel à la Furie. Ce poste de shérif est actuellement occupé par Selma (Marina Foïs, avec l’air mauvais qui faisait si peur dans La Tour Montparnasse infernale, en 2001).

Bain de sang

Cette organisation relève plus de la mythologie (une divinité pour chaque royaume) que de la sociologie – d’ailleurs, à la Furie s’oppose un Parque, exécuteur des basses œuvres, incarné par un acteur qu’on n’attendait pas plus que Marina Foïs, le Germano-Espagnol Alex Brendemühl. Parfois, cet étalage de culture se prend les pieds dans le tapis : plutôt que de vivre sous une menace suspendue au-dessus de lui, Damoclès manie l’épée.

L’héroïne de Furies n’est pourtant pas Selma, mais Lyna (Lina El Arabi), fille du comptable de la pègre, compagne d’un flic intègre. Après avoir vu le crâne de son père exploser sur un gâteau d’anniversaire, Lyna est incarcérée par une policière hargneuse (Eye Haïdara), qui espère percer les mystères des bas-fonds. Quelques mois de pompes et d’abdos à l’isolement plus tard, la jeune fille qui sort de prison peut rivaliser avec Chuck Norris et Jean-Claude Van Damme.

Sa rencontre programmée avec Selma (et même si on ne l’avait pas deviné, chaque péripétie est expliquée par une voix off ou un carton) amène Lyna à se poser quelques questions sur ses origines. Plutôt que de se tourner vers les sites de généalogie, elle déclenche un bain de sang.

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