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Pour la sixième année consécutive, un hiver plus chaud que les normales en France

Entre début décembre et fin février, le mercure devrait dépasser « d’environ deux degrés » les normales de saison en France, annoncé jeudi Météo France. C’est la sixième année consécutive que les températures des trois mois d’hiver sont plus chaudes d’au moins 0,8°C que les moyennes des trois dernières décennies.

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Les hivers se suivent et se ressemblent dans l’Hexagone. De la pluie quasi-partout et des températures souvent printanières avant l’heure : après un automne particulièrement clément, l’hiver 2023-2024 est le troisième le plus chaud jamais mesuré en France et se conclut par un mois de février excessivement doux, nouveau signe du réchauffement climatique.

Entre début décembre et fin février, période traditionnellement la plus froide de l’année, le mercure devrait dépasser « d’environ deux degrés » les normales de la période 1991-2020, derrière les hivers 2020 (+2,3°C) et 2016 (+2,1°C), a annoncé jeudi Météo-France.

Pour la sixième année consécutive, les températures des trois mois d’hiver sont plus chaudes d’au moins 0,8°C que les moyennes des trois dernières décennies pour ces mois. Il faut remonter à l’hiver 2017-2018 (+0,1°C) pour trouver des températures proches des normales de saison, a précisé Météo-France.

Avec une anomalie thermique de +3,6°C, février 2024 est le deuxième mois de février le plus chaud de l’histoire, après 1990 (+4°C par rapport aux moyennes 1991-2020). C’est aussi le 25e mois d’affilée à ne pas passer sous les normales, autre signe que ces normes évoluent à la hausse sous l’effet du réchauffement climatique.

Des hivers plus courts

Ces observations sont d’autant plus notables qu’en météorologie les normales sont calculées à partir des températures des trois décennies précédentes, elles-mêmes déjà plus chaudes que le climat de l’ère préindustrielle.

En France, la température moyenne est considérée comme étant déjà au moins 1,7°C au-dessus de ce qu’elle était avant que les émissions massives de gaz à effet de serre par l’humanité n’affectent le climat.

À l’échelle de la planète aussi, le thermomètre n’en finit pas de battre des records : janvier a ainsi été le huitième mois d’affilée à être le plus chaud jamais enregistré dans le monde, selon l’observatoire européen Copernicus.

Pour Météo-France, cette « hausse des températures, conséquence du changement climatique, entraîne un raccourcissement de la saison hivernale ».

« Nos hivers sont moins froids qu’auparavant, les gelées durables et la neige en plaine deviennent de plus en plus rares », souligne l’organisme de prévisions météorologiques dans un communiqué.

Signe emblématique : depuis début décembre, seule la période du 7 au 20 janvier a été caractérisée par un épisode véritablement hivernal, qui paradoxalement a un peu surpris tout le monde après un début d’hiver assez doux.

Des températures glaciales avaient touché le nord de la France (-14,7 °C relevés à Arras par exemple) et la neige, tombée en plaine, avait très fortement perturbé la circulation à plusieurs endroits.

Mais depuis le 23 janvier, le thermomètre est reparti à la hausse. Des pics de douceur ont été atteint avec des températures moyennes plus de 6°C au-dessus des normales. La barre des 25°C (seuil de chaleur) a été franchie le jeudi 25 janvier, dans les Pyrénées-Orientales et dans l’Hérault.

Selon la Chaine Météo, jamais depuis 1930 une première quinzaine de février n’avait été aussi chaude. Cette séquence de douceur s’est poursuivie jusqu’au 22 février.

L’hiver 2023-24 a été le plus chaud jamais enregistré en Alsace depuis 1947 et il se classe ex-aequo avec l’hiver 2020 en Corse, indique Météo-France

Excédent de pluie

Malgré tout, dans certaines parties du pays, notamment dans le nord, c’est l’impression d’un « hiver pourri » qui domine dans beaucoup d’esprits. La faute à un manque de soleil marqué et à des séquences de pluies marquées et persistantes dans certaines régions.

Le Pas-de-Calais a ainsi été frappé par plusieurs inondations majeures, et la région PACA a aussi connu deux épisodes de précipitations intenses en février.

Sur l’ensemble de l’hiver, la France a enregistré un excédent de pluie d’environ 10 % en moyenne.

Une relative bonne nouvelle pour les nappes phréatiques, dont la situation reste néanmoins précaire, après de longs mois de sécheresse quasi-ininterrompue.

Dans certaines régions, elle demeure même dramatique. Ainsi, la Corse, les Pyrénées Orientales et l’ensemble de la région Languedoc-Roussillon, qui enregistrent leur troisième hiver fortement déficitaire en termes de précipitations, n’ont quasiment pas vu une goutte de pluie tomber cet hiver.

À l’inverse, l’excédent de pluies dépasse les 20 % en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. À Dunkerque et à Nice, il est même supérieur à 50 %.

Coté soleil, les régions du centre-Ouest au bassin parisien et aux Ardennes font grise mine. Le déficit d’ensoleillement y a atteint les 10 % à 30 %.

Les flocons ont été quasi-absents en basse et moyenne montagne (Vosges, Jura, Massif central, Corse et Pyrénées).


Avec AFP

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